Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a nié, hier, l'existence d'une quelconque crise ou différend entre l'Algérie et le Maroc. «Pourquoi une médiation internationale ?» a-t-il répliqué à une interrogation sur la volonté de certains pays de jouer le rôle de médiation entre les deux pays concernant la question du Sahara occidental. «L'Algérie et le Maroc ne connaissent aucun différend. Je précise qu'il n'existe ni crise ni médiation entre les deux pays», s'est exclamé, hier, M. Messahel, en marge d'une journée d'étude sur «L'approche algérienne en matière de lutte antiterroriste» organisée au Conseil de la nation. Le ministre rappellera à ce sujet la position algérienne qui soutiendra toujours la cause sahraouie. «Le dossier du Sahara occidental est traité dans le cadre des Nations unies, l'Algérie souhaite qu'il soit résolu dans les plus brefs délais»,note le ministre. La même réponse est donnée par M. Messahel à propos du différend qui oppose l'Algérie à la Mauritanie à la suite de l'expulsion du diplomate algérien, Belkacem Cherouati, et l'application par l'Etat algérien du principe de la réciprocité. Le ministre a nié l'existence d'une crise ou d'un conflit entre notre pays et les pays voisins. «Cet incident, a ajouté M. Messahel, n'aura nullement des répercussions négatives sur le processus de coordination des efforts entre les pays du voisinage du Mali.» «Aucun différend n'existe entre les pays voisins du Mali concernant l'unité et la stabilité de ce pays.» Par ailleurs, dans son intervention, le chargé des Affaires maghrébines n'a pas caché son inquiétude quant à la situation d'instabilité, qui prévaut à nos frontières. La Tunisie, le Mali, le Niger, la Libye, le Sahel et le Sahara occidental connaissent, sur le plan sécuritaire, une situation des plus grave et dangereuse. «Nous vivons dans une zone de grande turbulence, avec ce qui se passe en Libye et au Sahel, nous sommes dans un isolement positif, il faut que nous soyons très vigilants parce que le danger et la menace sont à nos frontières, à l'est, à l'ouest et au sud», a relevé le ministre qui est revenu longuement sur la question de la médiation maghrébine et africaine en vue d'unifier les rangs des antagonistes maliens et des belligérants libyens ainsi que les initiatives de certains pays allant dans ce sens. «La stabilité au Mali, au Niger et en Tunisie intéresse l'Algérie car cela y va de la stabilité et la quiétude de notre pays», affirme M. Messahel, qui met en garde contre les multiples initiatives qui n'apportent pas de solution et préconise, en outre, la coordination et la conjugaison de tous les efforts. Concernant la Libye, le ministre a indiqué que la médiation se faisait actuellement au niveau des Nations unies. S'agissant de la lutte contre le terrorisme, il a affirmé que l'Union africaine présentera, lors de la prochaine assemblée générale de l'ONU, une proposition portant sur la définition exhaustive du concept de financement du terrorisme pour permettre la poursuite judiciaire des personnes impliquées. Il est important, d'après le ministre, de revoir les conventions internationales en matière de lutte antiterroriste. Il rappellera que le dénominateur commun entre les groupes terroristes et les groupes armés activant dans le cadre du crime organisé demeure l'argent.