Le mouvement associatif à Souk Ahras est au centre d'une grande polémique et la majorité des entités, créées généralement dans la proximité des partis politiques, finissent par tout dévoyer. Il y a seulement quelques années, des scandales en série ont secoué des groupes de gens, se réclamant d'une mouvance islamiste mi-rieuse, mi-râleuse, et organisés autour d'associations spécialisées dans les mariages collectifs et autres dans la prise en charge des orphelins. «On y a décelé de graves dépassements dans la gestion financière et des anomalies criantes dans les documents comptables», a révélé récemment une source très au fait du dossier des associations. Cette dernière a ajouté que pour justifier les sommes faramineuses offertes sous forme d'aides et autres subsides, des couples d'aliénés mentaux ont été présentés comme de nouveaux mariés. Idem pour des enfants présentés lors des rencontres officielles et qui n'ont rien à voir avec les familles en détresse ou celles disloquées à cause du divorce et du décès de l'un des parents. Celles encore qui se réclament garantes des droits des malades chroniques et autres pathologies lourdes sont aux antipodes de tout principe humanitaire. «Je suis moi-même malade chronique et il m'est arrivé d'aller demander l'aide auprès d'une association X pourtant pompeusement médiatisée par la radio locale de Souk Ahras ; je peux vous confirmer qu'il s'agit pour le cas auquel j'ai eu affaire d'une association d'affairistes et d'arnaqueurs. Les médicaments, dons de bénévoles, sont revendus au prix réel et les rencontres avec les officiels servent l'entrisme de ses membres», a confié à El Watan une jeune dame. A l'approche du mois sacré, la bonne volonté des âmes charitables est diluée dans une faune de groupes associatifs qui gèrent «le marché» et arrivent tant bien que mal à se placer sous les feux de la rampe. Les associations de quartier, appelées en concomitance le long des deux dernières décennies, ne sont pas pour blanchir des entités qui pullulent à Souk Ahras. Deux années après, aucune information officielle n'a filtré depuis la DRAG s'agissant de l'application de la loi 12/06 relative aux associations qui activent dans l'illégalité.