Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur la menace qui pèse sur la biodiversité en Algérie. On assiste à une nouvelle vague d'extinction des espèces. Jeudi passé, le professeur Aissa Moali, directeur du laboratoire d'écologie et environnement de l'université Abderrahmane Mira de Bejaïa, lors de la journée d'études sur la diversité du patrimoine culturel et naturel de l'Atlas Saharien organisée à la salle Amzi de Aïn Sefra par la direction de la Culture de la wilaya de Naâma, a révélé: «Plusieurs espèces animales et végétales n'existent plus aujourd'hui. Nous les avons perdues». Et d'ajouter qu'une dizaine d'oiseaux ont purement et simplement disparu. Le même cas pour la gazelle de Cuvier qui n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs années. «Nous n'avons, pour le moment, aucune information sur le sort de cette espèce de gazelles», dira M. Moali qui n'a pas manqué, devant cette situation qualifiée d'alarmante, d'avertir que «d'autres espèces animales et végétales des parcs culturels en Algérie seraient en voie d'extinction». Afin de sauver ce qui reste de la biodiversité, M. Moali a insisté sur la nécessité «d'éliminer toutes menaces avant qu'elles ne se propagent». Il fait également appel aux universitaires «pour constituer des bataillons de scientifiques afin de mener des recherches et mettre en place une base de données sur le patrimoine naturel». Le directeur du projet de Conservation de la biodiversité d'intérêt mondiale et utilisation durable des services éco-systémiques dans les parcs culturels en Algérie, M. Salah Amokrane, à ce sujet nous dira que d'importants efforts sont, pour le moment, déployés pour atténuer les menaces et autres pressions exercées sur la biodiversité en Algérie. Arrêter la dégradation de la biodiversité est la principale mission du projet. En effet, suivies de débats, pas moins de onze interventions ont eu lieu au cours de cette journée qui a permis aux intervenants de faire un état des lieux de la vulnérabilité des cinq parcs culturels de l'Algérie, à savoir le Tassili N'Ajjer (138.000 km²), Ahaggar (633.88 km²), Atlas Saharien (63.930 km²), Touat Gourara Tidikelt (38. 740 km²) et Tindouf (168.000 km²). Mlle Waffa Amoura, assistante technique du projet, a fait savoir que la superficie globale des cinq parcs culturels représente 43,77 % de la superficie du territoire national, et d'ajouter que la première phase du projet de Conservation de la biodiversité a été achevée et évaluée avec des résultats encourageants. Lancée en 2013, elle devrait s'achever en 2019. M. Kamel Sadou, enseignant chercheur à l'institut de l'information et de communication d'Alger, a mis l'accent sur le rôle de la communication dans l'émergence d'une nouvelle identité territoriale. Les chercheurs, MM. Djamel Anteur et Mohammed Amine Hamaddouche, respectivement des universités de Saida et Mascara, ont basé leur interventions sur l'apport des systèmes d'informations géographiques pour la conservation et le suivi du patrimoine éco-culturel.