L'association des maladies respiratoires chroniques de Bouira a organisé, avant-hier à la maison de la culture Ali Zâamoum, une journée d'information sur la maladie de l'asthme. Les organisateurs ont voulu par cette action, tenue dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'asthme, qui coïncide avec le 5 mai de chaque année, sensibiliser les patients et leurs familles sur l'importance de respecter les traitements médicaux et surtout éliminer les facteurs pouvant causer une crise d'asthme. La maladie est en nette progression, a déclaré le Dr Zouaed, président de l'association. Pour le cas de la wilaya de Bouira, les chiffres sont alarmants. Près de 10% des enfants et 6% d'adultes sont asthmatiques, d'après le président de l'association qui ajoute que dans cinq ans l'asthme serait la troisième maladie en Algérie qui cause de plus en plus de décès, après le cancer et les accidents de la circulation. La journée d'étude permet au grand public d'en savoir plus sur la maladie qui demeurait méconnue durant de longues années, selon les spécialistes. La dégradation de l'environnement et l'insalubrité qui règne dans plusieurs centres urbains font partie des facteurs principaux de l'asthme. Pour le Dr Djilali, spécialiste en pneumologie, une personne asthmatique doit impérativement faire attention quant aux multiples facteurs qui pourraient lui provoquer une crise ou l'accentuer. Son intervention au cours de cette rencontre était axée sur les différentes causes de la maladie, mais aussi des conseils aux personnes malades. La pneumologue insiste également sur le fait qu'un asthmatique ne doit pas exercer tous les métiers. «Il faut qu'il y ait des orientations professionnelles. Il y a des métiers qu'une personne asthmatique ne peut pas exercer», dit-elle. Pour le Dr Belhabib, pneumologue, «il doit y avoir une éducation thérapeutique. Il faut apprendre au malade comment utiliser ses médicaments», souligne-t-elle. Par ailleurs, des malades ont soulevé le cas d'un médicament, le «Singulair», que les services de la Cnas «refusent de reconnaître». «La Cnas ne reconnaît pas le traitement. Ils nous répondent que ce traitement ne répond pas aux conditions de remboursement», a déclaré le Dr Belhabib. Du côté de la Cnas, on affirme que ce médicament est bel est bien remboursable, mais il est soumis à des «conditions de remboursement qui sont parfois administratives ou médicales». Le Dr Djilali a profité de cette occasion pour réitérer la revendication de l'association d'une prise en charge à 100% au moins pour l'asthme sévère. L'association, qui a vu le jour en juin 2014, n'a pas encore de siège social.