Lors de la célébration de la Journée nationale de l'asthme, hier à Alger, M. Rachid Sadaoui, président de l'Association algérienne de solidarité avec les malades respiratoires (Asmaresp), a indiqué qu'« il y a, certes, des acquis pour le malade asthmatique, mais beaucoup reste à faire dans le domaine de l'éducation et dans la sensibilisation des parents et des enfants ». Deux professeurs et autant de médecins spécialistes en pneumo-phtisiologie se sont succédé à la tribune pour tirer la sonnette d'alarme sur cette maladie chronique. A l'échelle mondiale, en dix ans, le nombre d'asthmatiques a été multiplié par deux à cause de l'industrialisation et des diverses sources de pollution. Mme Samia Taghirt, du CHU de BEO, affirmera que « tous les pays en sont touchés. Certains à hauteur de plus de 5% et d'autres de moins de 5% », a-t-elle souligné. En Algérie, la prévalence se situe entre 2 et 5%. Selon une enquête réalisée dans les années 80, intitulée « Airmagh », la prévalence dans les pays du Maghreb est de 3,5%. En Algérie, 42% des asthmatiques consultent chez les médecins généralistes, 13% sont hospitalisés et 38% se rendent aux urgences. Il ressort de cette enquête que la prise en charge de l'asthme n'est pas optimale, d'où « la nécessité, pour tout asthmatique, d'être connu, contrôlé et surveillé puisque c'est une maladie très coûteuse », a-t-elle précisé. En ajoutant qu'on ne guérit jamais de l'asthme, mais on peut le contrôler en diminuant au maximum l'inflammation des bronches. Le professeur Lila Smati, pédiatre à l'EPSP de Bainem, a mis en exergue la disponibilité des médicaments et l'efficacité du traitement, et elle exhorte la CNAS à rembourser la chambre d'inhalation et le nébuliseur, très coûteux pour les malades non affiliés à la sécurité sociale. « Tabac et asthme », un duo d'enfer, est l'intitulé de l'intervention du Dr. Toufik Ziou, de l'EPSP de Larba qui a mis l'accent sur ce sujet. « Le tabagisme provoque un mauvais contrôle de l'asthme, une augmentation du nombre de crises d'asthme, d'hospitalisation et d'infections respiratoires », a-t-il expliqué. Pour sa part, le Dr. Redouane Nemour, du même établissement, a incité les asthmatiques à l'exercice de la rééducation respiratoire par la pratique du sport. « Généralement, les malades exigent un certificat médical pour la pratique du sport, comme la natation, le tennis et le football », a-t-il fait savoir. Mais le constat sur le terrain est amer pour ce médecin spécialiste : « il n'y a pas assez de clubs sportifs et de piscines ni d'associations qui prennent en charge les malades asthmatiques pour leur faciliter l'accès à la pratique du sport », a-t-il conclu.