Un journal saoudien a révélé que le ministère des AE du royaume wahhabite envoyé une note à ses structures, leur demandant de surveiller certains pays. Ces pays, dont l'Algérie, ne respecteraient pas les règles édictées au niveau international «pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme». Après avoir empêché le passage d'un avion algérien en partance pour le Yémen, l'Arabie Saoudite récidive dans ses attaques contre l'Algérie. A en croire le journal saoudien Makkah, le ministère des Affaires étrangères de ce pays a envoyé une note aux autres départements ministériels pour leur demander de surveiller particulièrement certains pays qui ne seraient pas en conformité avec les règles internationales de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Selon le journal saoudien Makkah, la note des services diplomatiques saoudiens distingue deux catégories de pays ; l'Algérie figure dans le groupe de ceux qui ne «respectent pas» les règles du Gafi (Groupe d'action financière) chargé notamment de contrôler la conformité des règles édictées par des Etats en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Ce groupe comprend des pays comme la Syrie, le Yémen, le Pakistan, le Myanmar, l'Ethiopie et la Turquie. A l'exception de la Turquie, tous ces pays vivent dans l'instabilité politique. La note des AE saoudiennes est suivie par une autre directive du département du Commerce et de l'Industrie, qui recommande notamment le «durcissement des conditions d'identification des clients afin de connaître l'identité du véritable bénéficiaire, avant toute transaction avec les personnes physiques ou morales dans les pays qui présentent une faiblesse dans leurs dispositifs ou n'appliquant pas les recommandations du Gafi contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme» ; elle recommande également de «se conformer scrupuleusement aux notes d'avertissement établies par le Gafi, aux résolutions du Conseil de sécurité ou de la commission chargée de l'application du chapitre VII de la Charte des Nations unies en la matière». Litige autour du Yémen Au niveau du ministère algérien des Affaires étrangères, on préfère temporiser. Le département de Ramtane Lamamra n'a toujours pas réagi. «Nous avons lu l'information dans la presse. Nous sommes en train de vérifier la véracité des faits par les canaux diplomatiques», indique-t-on du côté du plateau des Annassers. Si elle se vérifie, cette note saoudienne n'est pas la première attaque que les Saoudiens orientent vers l'Algérie. Il y a deux mois, un avion d'Air Algérie a été empêché par les autorités de ce pays de traverser son espace aérien en vue d'aller au Yémen voisin. Le récit précis fait à El Watan par le pilote de l'avion a poussé le ministère algérien des Affaires étrangères à démentir l'existence de «toute crise» avec l'Arabie Saoudite. Mais les faits semblent prouver le contraire. Et si une rivalité a toujours existé entre les deux pays depuis plusieurs années déjà, le refus de l'Algérie de participer à la coalition arabe qui a attaqué les milices houthies au Yémen a fini par exacerber les tensions entre Riyad et Alger. L'Arabie Saoudite n'a visiblement pas pardonné à l'Algérie son autonomie de décision à l'intérieur de la Ligue arabe.Car en dehors de ces luttes politiques, l'Arabie Saoudite est loin d'être un exemple dans la lutte contre le terrorisme. Pis, le pays du roi Selmane est même pointé du doigt par plusieurs observateurs internationaux qui l'accusent de financer directement le terrorisme. Une accusation formulée récemment par le représentant de la Syrie aux Nations unies : El Djaâfari a carrément indiqué que Riyad «finance et fait la promotion du terrorisme». Preuve en est que les premiers responsables des groupes terroristes, notamment Al Qaîda, sont d'origine saoudienne. Face à cela, l'Algérie n'a jamais réagi publiquement. Elle a toujours épargné l'Arabie Saoudite.