Le 29 mai aura lieu l'élection pour le choix du nouveau président de la FIFA. Le président sortant, le Suisse Joseph Sepp Blatter, est candidat à sa propre succession. A 79 ans, il brigue un 5e mandat. Nul doute que le jour du scrutin il se retrouvera seul, sans rival, pour une élection jouée d'avance. Ces derniers jours, deux hommes qui s'étaient portés candidats se sont retirés de la course : le Néerlandais Michael van Praag, membre du comité exécutif de la FIFA et ancien président de la fédération batave ; le Portugais Luis Figo lui a emboîté le pas à la veille du week-end. L'ancien international portugais, ex-joueur du FC Barcelone, du Real Madrid et de l'Inter Milan, a préféré renoncer, estimant qu'il n'y a rien à faire contre Blatter qui a toutes les cartes en main. Le prince jordanien, Ali Ben Hussein, s'accommodera-t-il du rôle de lièvre auquel il semble destiné ? Le décor est planté. Blatter peut compter sur 5 des 6 confédérations pour prolonger son pouvoir de 5 ans. Les 5 confédérations, dont la CAF, lui ont déjà fait allégeance. Il a fructifié ses tournées dans les lointaines contrées qu'il a visitées au cours des derniers mois. Il a été «généreux» en distribuant des milliers de dollars aux fédérations pauvres afin qu'elles votent pour lui. Le Portugais Luis Figo a dénoncé publiquement ces pratiques. Il a estimé que la FIFA ne partage pas équitablement «son butin de guerre de la Coupe du monde» qui s'élève à près de 3 milliards d'euros, alors qu'elle n'accorde que 250 000 dollars aux fédérations les plus démunies. Michael van Praag est allé encore plus loin en stigmatisant la gestion de la FIFA par Blatter, réclamant la «normalisation de la situation, accorder plus de place et d'importance au football», relevant «la terreur dans laquelle vivent les fédérations qui acceptent d'accorder des parrainages aux rivaux de Blatter». Pour qu'une candidature soit validée, il faut qu'elle soit soutenue par au moins 5 fédérations. Le Néerlandais est un farouche partisan d'un bord formé des présidents des 6 confédérations qui remplacerait le «one man show» de Blatter. Beaucoup sont du même avis que Van Praag et le disent sous le sceau de l'anonymat : «Blatter concentre trop de pouvoirs entre ses mains.» En juin 2014 à Sao Paulo, en marge du 55e congrès de la FIFA, Van Praag a publiquement demandé à Blatter de ne pas briguer un nouveau mandat en 2015. Il est vrai que les derniers mandats de Blatter à la tête de la FIFA ont été marqués par de multiples affaires de corruption.Vendredi prochain, les délégués des 209 associations que compte la FIFA se prononceront sur le nom de l'homme qui gouvernera l'instance au cours des 5 prochaines années. La course est jouée d'avance. Le vieux Valaisan ne veut pas lâcher le trône.Yazid Ouahib