Le président Abdelaziz Bouteflika se rendra à La Havane pour assister au sommet des pays non-alignés, prévu du 11 au 16 septembre, ainsi qu'à la réunion du G15 dans la capitale de Cuba, prévue les 15 et 16 septembre, a-t-on appris de sources diplomatiques à Alger. Des sources qui prévoient également un « succès » du sommet des non-alignés, dont le président cubain Fidel Castro, hospitalisé, s'est engagé à recevoir « des visiteurs distingués », a indiqué Granma, l'organe officiel du Parti communiste cubain (PCC). Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à La Havane pour le 14e sommet du mouvement des non-alignés, qui compte 116 pays membres. Il s'agit de la première activité du président Bouteflika après une éclipse officiellement inexpliquée de près de cinquante jours. La dernière activité internationale du président algérien remonte à juillet 2006 à l'occasion de sa visite au royaume britannique. Le ministre des Affaires étrangères cubain avait visité Alger en mars 2006 comme envoyé spécial du président Fidel Castro, portant une invitation de ce dernier à l'intention du chef de l'Etat algérien. Abdelaziz Bouteflika devra probablement enchaîner son déplacement cubain avec une visite au Venezuela, même si aucune annonce officielle n'a été faite à Alger. Visite qui répondrait à l'invitation faite par Hugo Chavez, le président vénézuélien, à Bouteflika lors de sa visite d'Etat en mai 2006. Bouteflika et Chavez avaient entamé des discussions jugées « riches et constructives » à Alger par la presse vénézuélienne concernant la politique pétrolière de l'OPEP, les chantiers de l'intégration sud-américaine comme exemple à suivre dans la coopération régionale et les questions internationales dont principalement la situation au Proche-Orient. Hugo Chavez, qui a lancé l'idée d'un référendum en 2010 pour son maintien à vie à la présidence, revient d'une visite historique à Damas où il s'est prononcé aux côtés du président syrien Bachar Al Assad contre toute « hégémonie » sur la scène internationale, allusion à la politique de l'Administration Bush. Un positionnement condamné par les Etats-Unis qui pointent un doigt accusateur contre la politique « populiste » du chef d'Etat vénézuélien. Des observateurs n'ont pas manqué de souligner l'importance des changements en Algérie — tel l'amendement de la loi sur les hydrocarbures — pilotés par Bouteflika pour peut-être suivre la vague de renationalisation lancée par des pays de l'Amérique du Sud. Le chef de l'Etat sera également attendu, sans confirmation officielle pour cause de black-out au niveau de la présidence de la République, au terme de sa tournée à La Havane et à Caracas, à New York, au siège des Nations unies.