Un drame humain s'est produit, le week-end dernier, au niveau du secteur sanitaire de Gouraya, partie ouest de la wilaya de Tipaza. Le nouveau-né, un garçon, Farouk A. son combat pour survivre n'a en fait duré que 24 heures. Sa maman, en dépit de la gravité de la situation et de l'urgence, a été méprisée au niveau de la polyclinique de Damous et de l'hôpital de Gouraya. Trop de temps perdu alors qu'elle était sur le point d'accoucher à Gouraya. Pourquoi a-t-on fait attendre cette maman qui criait de douleur et ayant subi des souffrances ? Le directeur de la santé de la wilaya de Tipaza avait autorisé les responsables des secteurs sanitaires de se doter d'un téléphone portable, afin que chaque directeur de garde des hôpitaux de la wilaya puisse l'utiliser en cas de situation grave, notamment pour ces cas de gynécologie compliqués, car la vie d'un bébé n'a pas de prix. Il semble que l'instruction du responsable n'a pas été scrupuleusement suivie. La gynécologue, qui était à la polyclinique de Damous, a mis beaucoup de temps pour décider de l'évacuation de cette femme enceinte. Il faut préciser que cette grossesse désirée a été très bien suivie, comme l'attestent les documents, d'autant plus que la maman est atteinte de diabète. Justement, à propos de cette maladie, les secteurs sanitaires se dérobent à chaque fois devant une femme diabétique sur le point d'accoucher. Pour éviter les problèmes, les mamans sont dirigées vers l'hôpital de Zéralda. Au niveau de l'hôpital de Gouraya, au moment où la jeune maman souffrait des douleurs des contractions, l'accoucheuse qui avait accompagné la femme malade devait abandonner l'ambulance pour retourner à la polyclinique de Damous. Ainsi, dans les bureaux de l'administration de l'hôpital de Gouraya, faisant fi de la situation d'urgence, on se chamaillait pour désigner l'accoucheuse qui devait remplacer sa collègue de Damous, pour se rendre à l'hôpital de Sidi Ghilès. C'est entre Gouraya et Sidi Ghilès que la femme a vécu l'enfer. Elle n'a bénéficié d'aucune assistance. L'accoucheuse a fait subir à la maman énormément de mal. C'est durant ce trajet que la mère a entamé l'accouchement. Impossible de décrire ces moments difficiles qui se sont déroulés à l'intérieur de l'ambulance. L'accoucheuse demeurait indifférente devant la dégradation de l'état de santé de la maman et du bébé. Elle voulait continuer la route jusqu'à Zéralda. C'est le responsable du service des urgences de l'hôpital de Sidi Ghilès qui a été attiré par les cris qui fusaient de l'ambulance. « C'est inhumain, nous dit-il, il ne restait que la tête du bébé à dégager. » Le nouveau-né a trop souffert. Son corps a consommé le liquide amniotique. Le pédiatre était sceptique. Néanmoins, il fallait une prise en charge dans un service de néonatalogie. La maman a été sauvée in extremis de la mort. Après la réanimation, le nouveau-né a été mis dans une couveuse toute neuve. Quelques heures après sa naissance, il a têté quelques gouttes de lait. Cela a donné espoir aux parents. Au lendemain, l'évacuation du nouveau-né vers l'hôpital de Koléa est devenue impérative. Son état de santé s'est dégradé. En dépit des efforts du docteur Kara, du service pédiatrie, Farouk A. est décédé. L'accoucheuse s'est distinguée par un comportement qui n'a rien à voir avec la médecine. Laxisme, laisser-aller, inconscience sont à l'origine de la mort du nouveau-né. Une enquête est déclenchée par le DSP.