Vendredi prochain, les 208 associations membres de la FIFA éliront l'homme qui dirigera les affaires du football mondial au cours des 5 années à venir. Sans surprise, cet honneur échoira à Joseph Sepp Blatter, président sortant de la FIFA, qui brigue le poste. Le prince Ali de Jordanie, lui, disputera les voix des 208 membres qui participeront au scrutin. Deux candidats, Michael van Praag (Pays-Bas) et Luis Figo (Portugal) se sont retirés du match joué d'avance. Le Jordanien, mari de Rym Brahimi, ancienne correspondante du journal El Watan à New York et fille du diplomate algérien Lakhdar Brahimi, a accepté de tenir le rôle du lièvre. Ses chances de succès semblent bien maigres pour ne pas dire insignifiantes devant son rival valaisan malgré le soutien de Michel Platini, président de l'Union européenne de football (UEFA). Depuis qu'il a succédé au Brésilien Joaa Havelange à la tête de la FIFA à l'été 1998, le Suisse a tout écrasé sur son chemin. Grâce à la santé financière de la FIFA, générée par les bénéfices tirés de la Coupe du monde et des juteux contrats signés avec les partenaires et sponsors de l'instance faîtière du football, Joseph Sepp Blatter a mis dans sa poche les acteurs du football. Ceux qui pouvaient l'inquiéter se comptent sur les doigts d'une seule main, il s'est chargé de les neutraliser par des procédés qui entachent l'image du football. Le Qatari Mohamed Bin Hammam, qui caressait l'espoir de succéder à l'Helvète après l'avoir servi loyalement et aidé royalement pendant de nombreuses années, s'est retrouvé banni du football à la faveur d'un procès pour corruption qui s'est conclu par son exclusion à vie de toute activité liée au football. Pour le faire taire à jamais, Bin Hammam a reçu un secours de poids. Celui des autorités qataries, qui ont imposé à leur compatriote de s'éclipser définitivement pour ne pas déranger la tenue de la Coupe du monde 2022 au Qatar. A présent, après le renoncement de van Praag, membre du comité exécutif de la FIFA, et Luis Figo, la voie est libre devant Joseph Sepp Blatter pour briguer un 5e mandat à l'âge de 79 ans, alors qu'il avait promis en 2011 qu'il ne postulerait pas pour un nouveau mandat. L'histoire retiendra que c'est sous ses quatre premiers mandats que la corruption dans le football a fait des ravages. Mais il est toujours là par la volonté des farouches ennemis du changement tapis dans le gouvernement du football et les confédérations. Le prince Ali, qui a intégré le comité exécutif de la FIFA sous la bannière de l'Asian Football Confederation (AFC, 46 voix), ne pourra pas compter sur les voix de cette confédération acquise à Blatter, tout comme la Confédération africaine de football (CAF, 53 voix) qui a depuis longtemps affiché son soutien au Suisse. La Conmebol (Amérique du Sud, 10 voix) est solidaire derrière Blatter, tout comme l'OFC (Océanie, 11 voix). L'UEFA (53, voix) lâchera peut-être quelques voix au profit du prince jordanien qui aura quand même bien du mal à résister aux solides mâchoires de Joseph Sepp Blatter, plus que jamais insatiable et rivé à son rêve de pouvoir à vie. Le 5e épisode de la saga Blatter débutera vendredi à Zurich au siège de la FIFA envahi par les congressistes venus des quatre coins du monde pour assister au nouveau sacre du roi.