La saison estivale 2006 est sur le point d'être clôturée avec un bilan plutôt mi-figue mi-raisin qui en dit long sur les retards qu'accuse cette bande côtière de 120 km. Responsables et élus locaux affichent leur satisfaction quant à l'afflux considérable des estivants, la mise en service du réseau de distribution de l'eau potable à partir du barrage de Sidi Yacoub, en particulier au niveau de la côte ouest et la création de camps de toile à El Marsa et Boucheral. Ils mettent cela sur le compte surtout de l'amélioration de la situation sécuritaire et du retour à la vie normale dans cette région que domine une chaîne montagneuse qui va de Beni Haoua jusqu'à Decheria, en passant par Ténès, Sidi Abderrahmane, El Guettar et El Guelta. L'on cite à ce propos la réouverture à la circulation des trois routes passant par ce massif en direction du littoral ouest qui draine de plus en plus d'estivants. Il est vrai qu'une affluence record a été enregistrée cette année sur les 24 plages que compte la région. On est venu de tous les coins de la wilaya et même des régions limitrophes, telles que Blida, Tissemsilt, Ain Defla et Tiaret. Il y avait également de nombreux immigrés parmi les baigneurs, comme en témoignent la succession de véhicules immatriculés en France, aperçus le long du littoral.Le nouvel aéroport de Chlef, inauguré officiellement le 8 juin dernier, a joué un rôle important dans le transport des nationaux établis à l'étranger. Cependant, une seule desserte par semaine avec Marseille s'est avérée insuffisante pour satisfaire la demande sur cette ligne. A plusieurs reprises, des avions de type Boeing sont partis avec des passagers en plus et cela a été rapporté au ministre des Transports, Mohamed Meghlaoui, lors de son récent déplacement sur le site de l'infrastructure aéroportuaire. Côté structures d'accueil, les choses sont restées en l'état et n'ont guère évolué dans le sens souhaité par les nombreux habitués des lieux. Désert touristique Hormis deux petits hôtels implantés au milieu de l'agglomération urbaine de Ténès, il n'existe pratiquement aucun établissement digne de ce nom ou des complexes touristiques le long de la côte, comme cela est le cas dans les wilayas voisines de Tipaza et Mostaganem. Le seul projet agrée par le ministère du Tourisme, en l'occurrence l'hôtel réalisé par un investisseur privé à Oued El Guessab, tarde à voir le jour. Il est pourtant en voie d'achèvement et une bonne partie de l'ensemble a déjà été réalisée et équipée. Nous avons voulu en savoir plus sur les raisons du blocage auprès de son propriétaire, mais celui-ci s'est abstenu de toute déclaration, préférant réserver ses réponses aux seuls « hauts responsables de l'Etat ». Les quelques camps de toile ouverts cette année n'ont pu répondre aux besoins sans cesse croissants, d'où la déception de beaucoup de familles qui ont préféré se rendre ailleurs pour passer leurs vacances d'été. « Il faudra attendre 2007 pour voir la concrétisation de deux complexe touristiques, l'un à Beni Haoua et l'autre à Ténès, au lieu et place de l'ex hôtel Cartenna », nous disait un cadre de la direction du Tourisme. L'autre point noir à trait au manque d'eau potable malgré le renforcement du réseau par le transfert des eaux du barrage de Sidi Yacoub, ayant nécessité la pose de 140 kilomètres de conduites et la réalisation de quatre stations de reprise pour un coût global de 600 milliards de centimes. Cependant, cela n'a pas suffi pour améliorer la distribution du précieux liquide dans la partie du littoral comprise entre Ténès et El Guelta, sur une distance de 50 km. Parmi les causes de la pénurie, l'on citera l'insuffisance des quotas journaliers accordés aux villes côtières et la défectuosité du réseau de distribution des localités concernées.