Du coté de la wilaya de Sétif, qui ne manque pourtant pas de potentialités et d'un savoir faire, la distribution de logement se fait rare depuis plus de trois ans. Paradoxalement, le plan de charge de la wilaya est bien rempli. Mieux encore, des milliers de logements, (tous segments confondus), sont achevés. Pour divers petits problèmes non réglés à temps, les citoyens doivent prendre leur mal en patience. Si ce n'est pas le raccordement à l'énergie (Gaz ou électricité), c'est l'eternel problème des VRD (Voirie et réseaux divers) où la non régularisation des situations financières des bureaux d'études et des entreprises de réalisation qui poserait problèmes. Les fausses promesses et bilans erronés des chargés de la réalisation d'un programme gigantesque sont les principales causes de la léthargie d'un secteur dirigé par des intérimaires. Pour l'illustration, la direction de l'urbanisme, de la construction et de l'architecture (DUCA) ainsi que la direction des équipements publics (DEP) fonctionnent sans directeurs titulaires, depuis de longs mois. Détenant le plus important lot des équipements publics et d'innombrables opérations de logements, les deux directions ne peuvent continuellement fonctionner avec du provisoire. D'autant plus que les situations financières de nombreux intervenants sont en «standby». Ces problèmes ont été pointés du doigt par le Wali, Mohamed Bouderbali, dernièrement lors de la visite de nombreux chantiers de la daïra d'Amoucha, où il n'a pas caché son mécontentement. «Je dois livrer entre 8000 et 10000 logements (tous segments) avant la fin de l'année en cours. Vous devez mettre à profit la période mai-octobre pour renforcer les chantiers et augmenter la cadence des travaux. Chaque chef de daïra sera comptable de son plan de charge. On doit faire un effort pour que les citoyens-bénéficiaires d'une pré affectation puissent obtenir les clés de leurs appartements avant le mois du Ramadhan. Je ne veux rien savoir, on doit livrer les projets à l'heure prévue», a clamé le chef de l'exécutif à l'adresse du représentant de l'OPGI. Des engagements difficiles à tenir Acculé, ce dernier promet que les VRD seront achevés avant le début du mois de Ramadhan. Une telle déclaration fait réagir des entrepreneurs qui ont gros sur le cœur : «Il est facile de faire des promesses mais les tenir, c'est une autre paire de manche. Le temps des informations erronées est révolu, car il est quasi impossible d'achever les VRD avant au moins deux à trois mois. On doit par ailleurs à la bureaucratie qui nous empêche d'avoir le marché et l'ODS (ordre de service) à temps. On doit en outre attendre de longs mois pour être payés. Nos tracasseries ne sont pas révélées au Wali … ». Un bureau d'études va plus loin en jetant un pavé dans la mare. «Sans le marché et l'ODS, un entrepreneur prend en charge les VRD des 100 logements publics locatifs d'Ouricia, sans le suivi du bureau d'études qu'on sollicite enfin de parcours pour superviser les attachements des travaux. N'ayant pas suivi et contrôlé, l'opération, nous ne pouvons cautionner de tels dépassements, dénoncés à travers une correspondance transmise aux autorités locales (maire, chef de daïra et wali), le 30 mars 2015». Ces exemples ne représentent que la partie émergée du mal qui ronge un secteur en panne.