Comment la police compte-t-elle concilier sa nature première de force de répression et son désir de nouer de nouveaux et plus softs rapports avec le citoyen, de façon à s'adapter à l'évolution de notre société ? C'est la question à laquelle s'est efforcé de répondre Djendi Youcef, commissaire divisionnaire à la DGSN, au cours d'une conférence programmée lors de la semaine d'information sur la DGSN organisée à Aïn Témouchent. Pour reprendre un terme en vogue et résumer l'idée développée par l'orateur, la solution passe par la réconciliation de l'institution et la société par le biais de l'amélioration et le perfectionnement de la qualité des relations directes Police-Citoyen : « En ce sens, il faut bien reconnaître que, durant cette tragique décennie, les relations administrations publiques et citoyens se sont gravement détériorées et nécessitent par conséquent une reprise en main urgente. » Réduire la petite délinquance Ce qui doit se traduire, est-il reconnu, par un incontournable programme de révision des missions de sécurité publique avec la sortie de la crise profonde qui a secoué le pays. Et, de ce fait, le nouveau rôle de la police « est de réduire la petite délinquance, de rétablir la paix civile et d'apporter aux citoyens vulnérables ou en difficulté la protection nécessaire, faisant ainsi des commissariats de police des abris et des refuges pour tous. » En effet, est-il précisé, « ce qui agresse le citoyen et empoisonne sa vie quotidienne ce n'est pas réellement la grande criminalité mais c'est surtout l'anarchie induite par la petite délinquance. » Cette évolution dans le recentrage des missions de sécurité publique, a-t-il été également expliqué, est à mettre en rapport avec le nouveau contexte d'ouverture sociale, économique et politique que connaît notre pays. Aussi, pour concrétiser ce recentrage, il a été imaginé une nouvelle structure de l'action policière la plus proche possible du citoyen comme il s'en est érigé un peu partout dans le monde. Une police à visage humain Il s'agit de la police de proximité au moyen de laquelle la DGSN escompte réhabiliter le rôle humain du policier du quartier, « connu et apprécié de ses administrés qu'il a surtout vocation de rassurer. » Et, pour réaliser la proximité, la technique de l'îlotage s'est imposée. Elle consiste à faire assurer par les mêmes agents « une présence de police visible, constante, avec un visage humain identifié, familier et rassurant » sur une partie de la ville appelée îlot. De sorte, c'est un triple rôle qui lui est assigné. D'abord en tant que source d'information pas seulement au sens restrictif d'information à finalité répressive mais également de remonter l'information sur les problèmes vécus par les habitants du quartier ainsi que sur les signes avant-coureurs nécessitant des traitements particuliers. Ensuite, en tant qu'image plus avenante de la police. Enfin, en tant qu'agent socialisateur, notamment auprès des jeunes, mais tout de même d'autorité publique parce qu'il ne s'agit pas de confondre l'îlotier avec un travailleur social. Et pour réaliser ces objectifs, la DGSN qui travaille sur le sujet depuis plus de deux ans, projette le lancement d'une expérience pilote et l'institution d'une sous-direction de la police de proximité au sein de la DSP/DGSN. Cependant, au regard des préalables à réunir, la généralisation de cette police est programmée pour l'horizon 2010/2012.