Des responsables dans plusieurs banques publiques et privées et un cadre supérieur de l'ANDI ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Le montant de ce nouveau scandale financier est de 124 millions d'euros. Soixante conteneurs ont été saisis par les enquêteurs, dont cinquante au port d'Oran. Deux industriels avaient l'intention d'installer une usine de fabrication de produits ferreux et non ferreux avec de l'argent blanchi. Des gestionnaires d'entreprise impliqués dans cette affaire sont actuellement recherchés. L'enquête des gendarmes, qui a débuté en août 2014, a ciblé des responsables de plusieurs agences bancaires publiques et privées, mais aussi des gérants d'entreprises basées à Oran, impliqués dans un scandale ayant causé un préjudice de 124 millions d'euros au Trésor public. Surfacturation, importation de matériel contrefait et blanchiment d'argent sont autant de soupçons qui pèsent sur les mis en cause dans cette affaire. Quatre responsables de banques – la Banque de développement local (BDL), la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Société Générale et Arab Gulf Bank (AGB) – deux transitaires, un haut cadre de l'ANDI et dix gérants d'entreprises d'import-export viennent d'être interpellés et présentés devant la justice par les enquêteurs de la brigade économique et financière de la gendarmerie d'Oran dans le cadre de ce scandale financier. En tout, 17 personnes ont été arrêtées pour «infraction à la législation des changes», «transfert de fonds à l'étranger», «fraude fiscale», «fausse déclaration douanière» et «négligence ayant entraîné la dilapidation de deniers publics». La Gendarmerie nationale précise que les 17 accusés ont fait parvenir au port d'Oran 60 conteneurs contenant des machines et équipements contrefaits qui ne répondent pas aux normes en vigueur, dont 50 ont été saisis dans l'enceinte duport et dix autres ont été récupérés au cœur de la ville d'El Bahia, dans des entrepôts appartenant aux importateurs. Ces dépôts et entrepôts, explique la gendarmerie, se trouvent dans différents quartiers d'Oran ont été localisés suite aux opérations menées par les éléments de la brigade économique et financière. Parmi les dix gérants d'entreprise d'import-export qui activent au centre-ville d'Oran, deux sont des anciens importateurs de produits ferreux et non ferreux, qui avaient prévu de construire une usine à Oran dans le cadre de la formule ANDI, où des aides financières sont octroyées par l'Etat aux porteurs de projet voulant investir en Algérie, a ajouté la Gendarmerie nationale. Cette usine devait permettre aux deux présumés escrocs de se spécialiser dans la fonderie. Pour arriver à leurs fins, les dix gérants d'entreprises import-export ont bénéficié de facilitations financières de quatre responsables d'agences bancaires publiques et privées ; le partage du gâteau a été fait après la surfacturation du matériel contrefait importé d'Espagne. Il s'est avéré qu'il s'agissait d'équipements qui ne répondent pas aux normes et qu'il était impossible de faire monter cette usine avec un tel matériel. Ces «importateurs» ont réussi à réunir la somme de 26 millions d'euros et 5 millions de dollars libérés des caisses de quatre agences bancaires, dans le cadre de cette affaire de fraude fiscale. Ils avaient l'intention d'atteindre un chiffre d'affaires de 124 millions d'euros. Ce nouveau scandale financier a été planifié depuis deux années, précise encore la Gendarmerie nationale. Les 17 accusés ont exécuté leur plan grâce à l'argent octroyé par l'Etat dans le cadre de la formule ANDI. Leur plan diabolique a fini par échouer suite aux investigations menées par les gendarmes de la section de recherches relevant du groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran. Cette enquête a pris plusieurs mois. Durant toute cette période, les enquêteurs étaient sur les traces des quatre directeurs et des dix importateurs sans que ces derniers s'en doutent. Ils ont suivi de près 14 suspects avant de passer à l'acte une fois les preuves réunies. Les 17 accusés dans ce nouveau scandale financier ont été présentés, hier, au parquet près le tribunal d'Oran et placés sous mandat de dépôt, ajoute la même source. Enfin, plusieurs gestionnaires d'entreprises qui sont impliqués dans ce nouveau scandale financier sont activement recherchés, conclut la Gendarmerie nationale. Sofiane Abi