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124 millions d'euros dilapidés, 10 importateurs, 4 directeurs de banque et des transitaires arrêtés La gendarmerie d'Oran révèle une affaire de blanchiment d'argent, de surfacturation et de transfert illégal de devises
Le port d'Oran vient d'être secoué par un scandale financier qui, d'après la Gendarmerie nationale, met en cause des directeurs de banque, dix importateurs et des transitaires. Soixante conteneurs ont été saisis, cinquante au port d'Oran et dix autres au centre-ville de la wilaya d'Oran, toujours dans le cadre de cette affaire, d' après une source proche de l'enquête. Tout ce qui a filtré autour de cette affaire, pour le moment, est que des directeurs de la Société Générale, Banque du développement local (BDL), Banque extérieure d'Algérie (BEA) et Golf Bank viennent d'être arrêtés par les gendarmes. Deux femmes comptent parmi ces directeurs de banques, toujours selon une source proche de la Gendarmerie nationale. Le montant de ce nouveau scandale financier est estimé, selon les gendarmes, à 124 millions d'euros. Le détournement de l'argent en question a été fait en mettant à profit les avantages offerts par l'Agence nationale d'aide à l'investissement (Andi). Un cadre de l'Andi a, lui également,été arrêté dans le cadre de cette affaire, selon cette source. La dilapidation de deniers publics a été planifiée depuis des mois, note une source au fait de dossier. Les 14 accusés, directeurs des banques et importateurs ont structuré leur plan à partir de l'argent octroyé par l'Etat dans le cadre de la formule Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). L'enquête menée par la section de recherches du groupement de la wilaya d'Oran de la Gendarmerie nationale évoque une «surfacturation», «importation de matériels contrefaits», «blanchiment d'argent» et «transfert illégal de devises». Deux des dix gérants d'entreprises d'import/export avaient l'intention de créer une usine de produits ferreux et non-ferreux avec de l'argent blanchi, toujours selon cette source proche de la Gendarmerie nationale. Des gestionnaires d'entreprises impliqués dan cette affaire sont, eux aussi, actuellement recherchés. L'enquête des gendarmes a débuté en août 2014 et ciblé des directeurs de plusieurs banques publiques et privées mais également des gérants d'entreprises et de hauts cadres et gestionnaires d'entreprises, impliqués dans cette affaire dont le préjudice dépasse les 124 millions d'euros. L'enquête de la Gendarmerie nationale a abouti au fait que deux directrices des banques Société générale et Arab Golf Bank, qui occupaient les postes de Directrices des opérations, font partie des 17 personnes arrêtées, pour «infraction à la législation des changes et de transfert de fonds à l'étranger, fraude fiscale, fausse déclaration douanière et négligence ayant entraîné la dilapidation de deniers publics». La gendarmerie a noté que les 17 accusés ont fait parvenir au port d'Oran 60 conteneurs contenant des machines et équipements contrefaits qui ne répondent pas aux normes exigées, dont 50 conteneurs ont été saisis dans l'enceinte dudit port et dix autres ont été récupérés au centre-ville d'El Bahia, notamment dans des dépôts et entrepôts appartenant aux importateurs. Ces dépôts et entrepôts, explique la gendarmerie, se trouvent dans différents quartiers d'Oran qui ont été localisés suite aux opérations menées par les éléments de la brigade économique et financière de la Gendarmerie nationale. Deux des gérants d'entreprises d'import/export sont des anciens importateurs dans les produits ferreux et non-ferreux, d'après l'enquête de la Gendarmerie nationale. Ces deux gérants avaient prévu la construction d'une usine à Oran dans le cadre de la formule Andi, où des aides financières sont octroyées par l'Etat aux investissements en Algérie. Cette usine est spécialisée dans la fonderie. Les dix gérants d'entreprises import-export ont bénéficié de plusieurs facilitations financières auprès des quatre directeurs et directrices des banques publiques et privées, dans le cadre de l'Andi. Le matériel contrefait est importé d'Espagne et a été surfacturé, toujours d'après l'enquête de la Gendarmerie nationale. Les gendarmes ont conclu dans leur enquête qu'il était impossible de monter cette usine avec ce matériel contrefait et qui ne devait, toujours d'après l'enquête des gendarmes, pas bénéficier des avantages accordés par l'Andi. Les pseudo importateurs ont réussi, au début, à obtenir 26 millions d'euros et 5 millions de dollars libérés des caisses des quatre banques, dans le cadre de cette affaire de fraude fiscale; ils avaient l'intention d'atteindre le chiffre d'affaires de 124 millions d'euros. Les 17 personnes mises en cause sont accusées d'avoir profité de l'argent octroyé par l'Etat dans le cadre de la formule Andi pour monter cette affaire et d'avoir œuvré à blanchir cet argent, et avoir procédé à un «transfert illégal de devises». Les 17 accusés ont été présentés, hier, devant le parquet au pôle de justice près le tribunal d'Oran qui a ordonné leur placement sous mandat de dépôt, nous informe une source au fait du dossier. Plusieurs gestionnaires d'entreprises qui sont impliqués dans ce nouveau scandale financier sont activement recherchés, du fait de leur implication dans cette affaire.