Une heure avant le début de la marche, l'esplanade jouxtant le stade du 1er Novembre est déjà noire de monde. Les inconditionnels de la JSK sont venus de toute la Kabylie. Un seul mot d'ordre : le départ du président du club. C'est dans une ambiance de contestation, sur l'air de Ekesnagh la JSK de Matoub Lounès, que la manifestation a débuté, vers 11h. Comme dans les tribunes, les supporters entonnent des chants en faveur du porte-flambeau de leur identité et contre Mohand Cherif Hannachi qu'ils accusent de «faillite». En tête de la procession, des figures de proue de la success story de l'ex-rouleau compresseur kabyle : Dali, Iboud, Fergani, Menad, Sadmi, Bahbouh, Amara, Meghrici, Abdeslem. Inconnus de la jeune génération d'aujourd'hui, ils ont été accueillis en héros. «Nous voulons faire revivre son épopée. La JSK doit repartir sur de nouvelles bases pour retrouver son lustre d'antan. Hannachi a échoué dans sa mission et depuis 2010, l'équipe frôle la relégation», lance Zaki Berchiche, ancien supporter du club. Pour la deuxième fois consécutive après la marche du 30 mai dernier, la voix des indignés s'est faite entendre dans les rues de la capitale du Djurdjura. Ils étaient près de 5000 à battre le pavé pour la même cause. Tout le long du trajet menant vers le siège de la wilaya, point de chute de la marche, les supporters des Jaune et Vert scandaient des slogans hostiles au chairman kabyle et en faveur de leur club fétiche, devenu méconnaissable ces cinq dernières années. «Echaâb yourid Hannachi irouh» (le peuple veut le départ de Hannachi), «Mazalagh dimazighene», «Y'en a marre de Hannachi»... Les marcheurs ont également brandi des banderoles sur lesquelles étaient écrits : «JSK enegh, Hannachi adiruh» (La JSK est à nous, Hannachi doit partir), «Non à la gestion privée de la JSK», «Hannachi dégage, fini le bricolage», «Non aux insultes et aux injures», «Rendons à la JSK sa dignité», «20 ans, barakat». Bien encadrée par des jeunes portant des dossards aux couleurs du club, la procession grossit au fur et à mesure qu'elle se rapproche du centre-ville dans un ordre impeccable, sous l'œil vigilant de policiers en civil reconnaissables au grésillement de leurs talkies-walkies. Outre les fans du club, on a remarqué la présence du président de l'APC (RCD) de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, de l'ex-président de l'APW, Mahfoud Belabbès, et d'autres personnalités du monde sportif et associatif. Dans une déclaration lue par les organisateurs devant le siège de la wilaya, le Comité de sauvegarde de la JSK a réitéré sa principale revendication : le départ immédiat et sans condition du président du club. «Nous en avons ras-le-bol de voir notre équipe dans une position humiliante. Mohand Cherif Hannachi en porte l'entière responsabilité. Il a fait du club le plus prestigieux, un club quelconque. Son départ est non négociable. Il doit céder sa place pour le renouveau de notre symbole identitaire.» A l'issue de la marche, une délégation composée d'anciens joueurs de la JSK a été reçue par le wali de Tizi Ouzou auquel ils ont transmis leurs doléances.