Afin d'amorcer une sortie de crise urgente pour le pays, le think-tank Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées (Nabni) a présenté, hier lors d'une conférence de presse à Alger, son plan d'urgence contenant 12 propositions à même de faire face à «la crise économique et sociale qui s'annonce difficile si rien d'ambitieux n'est entrepris». Le collectif d'experts, chercheurs et autres chefs d'entreprises appelle les pouvoirs publics à la nécessité de «commencer à mettre en place les premiers jalons d'un changement de voie durable». Pour le think-tank, le pays fait face, comme en 1985, à «un nouveau choc pétrolier», alors que la réaction du gouvernement «n'augure pas d'une prise de conscience de la gravité de la situation». Le plan de Nabni fixe, à cet effet, comme résultats, trois objectifs à atteindre au bout de trois ans : amorcer la diversification économique, rétablir la soutenabilité financière de notre économie et améliorer sensiblement l'efficacité des politiques publiques et la gouvernance. La finalité est d'«engager le virage qui nous permettra d'atteindra nos objectifs de justice sociale et d'emploi», souligne le collectif. Et de préciser que pour l'heure, l'important est de commencer, «petit s'il le faut, en faisant simple mais sérieusement», pour montrer que le changement est possible. Par quoi commencer ? Le think-tank Nabni propose une démarche claire et précise s'articulant sur quatre axes principaux : «Arrêter les politiques inefficaces et coûteuses ; bâtir les fondations d'une action publique transformée ; démarrer les réformes les plus difficiles ; accélérer les chantiers en suspens.» Plus concrètement, les animateurs du collectif suggèrent, entre autres mesures à mettre en œuvre, de «décaler la programmation de certains grands projets d'infrastructure et geler la croissance réelle des dépenses de fonctionnement jusqu'en 2018», d'«interrompre les subventions indues, les niches fiscales et autres transferts inefficaces aux entreprises publiques et privées», de «mener une profonde réforme de la gouvernance des actifs de l'Etat et son patrimoine» et de «créer une école de gouvernance publique de rang mondial afin d'amorcer un bond de modernisation de la haute administration». Il est question, également, d'engager une «refonte du système de redistribution sociale» (subventions) à travers le lancement d'un programme de «transferts monétaires directs, ciblant les plus démunis» et d'entamer une «augmentation progressive et différenciée des prix des biens et services subventionnés». Concernant les chantiers de réforme en suspens, le plan d'urgence propose d'opérer la réforme bancaire, de réaliser un «choc de simplification administrative pour les entreprises» et de transformer le cadre du commerce extérieur (douanes et politique commerciale).