« Les mesures incitatives sont insuffisantes »Le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID) refuse de mettre le retard dans le lancement des projets d'investissement sur le compte des promoteurs. « C'est l'environnement immédiat qui détermine le lancement ou pas d'un projet », nous dit M. Ameziane Medjkouh. Pour lui, tous les projets sont viables, dès lors que le dossier est préparé et déposé à l'administration, mais la réalisation dépend d'un ensemble de paramètres liés essentiellement au site d'accueil. « On ne peut pas parler d'impréparation des projets puisque beaucoup d'entreprises entrées en production ont été contraintes de fermer. Rien n'est fait pour inciter les opérateurs à lancer et maintenir leur activité », ajoute notre interlocuteur. La question des actes de propriété est partiellement réglée, dit-il, tandis que la viabilisation des zones d'activité demeure en chantier dans plusieurs cas. « A titre d'exemple, le gaz va arriver avant l'eau dans la zone de Tala Athmane, où l'éclairage public n'est pas mis en service alors que le réseau a été réalisé », signale M. Medjkouh. C'est la deuxième fois que le réseau électrique est fait à Tala Athmane, en l'espace de quinze ans. Dégradées, les installations ont été refaites sans jamais avoir été mises en service. La gestion de la zone d'activité concernée relève de la commune de Tizi Ouzou. M. Medjkouh insiste aussi pour sa part sur le rôle oublié des collectivités locales. « Il est temps qu'on pense à lancer des zones d'activités dans les chefs-lieux ruraux car le taux de chômage y est en constante augmentation », plaide le président de la Chambre de commerce. Il est urgent, remarque-t-il, de desserrer l'étau autour du chef-lieu de wilaya, une ville totalement engorgée actuellement. « Il faut sédentariser les gens dans leurs localités. Il n'est plus possible qu'un jeune d'Azeffoun ou d'Azazga vienne tous les jours à Tizi Ouzou pour travailler ou chercher du travail. Toutes les communes ou les daïras peuvent trouver des terrains pouvant recevoir de petites unités de production, pouvant créer de l'activité et employer la main-d'œuvre locale. Les financements de soutien et de lancement existent. Il suffit d'inscrire cette perspective à l'ordre du jour », explique M. Medjkouh. Mais les opérateurs sont-ils écoutés par les instances élues ou administratives ? Lors de la journée d'étude sur l'investissement organisée en juillet dernier par l'APW de Tizi Ouzou, la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura n'avait pas participé, pour la simple raison qu'elle n'avait pas été invitée.