Le traitement de l' « incidence fiscale » concernera 30 000 commerçants de la wilaya de Tizi Ouzou, a déclaré, jeudi dernier, M. Medjkouh, président de la chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID). Invité du forum organisé par le quotidien La Dépêche de Kabylie, l'orateur a précisé que la chambre de commerce est partie prenante de la commission de wilaya chargée d'appliquer l'accord signé entre le gouvernement et le mouvement citoyen de Kabylie. Selon lui, cette commission de wilaya compte engager, dès ce mois, le règlement de la situation de 4000 opérateurs (soumis au régime réel en matière fiscale) et pour la durée d'une année, alors que ceux qui sont sous le régime forfaitaire, au nombre de 23 000, bénéficieront d'une remise sur trois ans (2001-2003). Le cas des 1500 professions libérales sera traité bientôt. Sans s'étaler sur la nature de ce « traitement », l'orateur précise néanmoins que « la situation exige d'aller vers un allégement de la pression fiscale sur les entreprises, voire une défiscalisation ». Les entreprises ont subi des contraintes énormes entre 2001 et 2004, lorsqu'il ne s'agissait pas d'une « destructuration », a déclaré M. Medjkouh. Pour la même période, la délocalisation a touché 15 entreprises avec une perte de 1500 emplois pour la wilaya de Tizi Ouzou dont le taux de chômage était de 31,6% jusqu'à fin 2003. L'invité du forum trouve que « c'est déjà un défi pour ces entreprises que d'avoir survécu » à une période agitée et succédant à dix ans de terrorisme et d'isolement de l'Algérie au plan international. Que faire à partir d'un tel constat ? « Mettre d'abord à niveau l'environnement immédiat des entreprises, c'est-à-dire les sites industriels », préconise ce chef d'entreprise. Censées capter et abriter les investissements de la wilaya de Tizi Ouzou, l'orateur révèle que certaines zones industrielles « ne possèdent pas de titre de propriété et sont sans réelle viabilisation (eau, téléphone, électricité et route) ». Aussi, 30 milliards de centimes ont-ils été affectés par le ministère de l'Industrie dans le cadre du programme spécial concernant les zones d'activités économiques. Cet argent est destiné aux zones industrielles de Draâ Ben Khedda, de Boghni, de Mekla et de Tala Athmane. « Ce programme mérite d'être revu à la hausse », précise M. Medjkouh qui note que « le terrorisme a compromis tout essor économique dans la zone d'activité de Boghni ». « Une étude est en cours pour dévier la canalisation de gaz naturel à haute pression traversant la zone des dépôts, nichée au cœur de la ville Tizi Ouzou », précise le président de la CCID, et « l'opération permettra de récupérer 13 ha de terrain et soustraire les riverains de tout danger industriel ». « Nous avons appelé à l'assainissement physique et financier du foncier industriel, car, ajoute l'orateur, celui-ci reste sous-viabilisé. » Pour l'année 2005, une quinzaine d'entreprises locales sont concernées par le programme de privatisation, révèle M. Medjkouh, qui précise que cela touchera à la fois « l'hôtellerie et les produits rouges (briques, tuile et faïence) ». Le président de la CCID estime que l'hôtellerie recèle un très fort potentiel économique bien que « la période récente a poussé les investisseurs à plus d'hésitation », d'autant plus que « deux emplois sur trois seront créés dans le secteur des services : tourisme, nouvelles technologies et de l'informatique et de hôtellerie », assure-t-il.