Dimanche, quatrième soirée du Ramadhan, l'Association Al Djazira a donné rendez-vous aux familles et aux mélomanes à la salle des fêtes de Kouba pour la 3e édition du Festival de la musique et du chant andalous. Co-organisé avec l'APC de Kouba, le festival se poursuivra jusqu'au 28 juin 2015. Le coup d'envoi a été donné par l'Association Al Anadil de Chéraga, et Nadi Al adabi ou el fani de Skikda. «Comme d'habitude, nous avons programmé seize associations durant les huit jours du festival. Elles sont représentatives de plusieurs régions du pays comme Blida, Mostaganem, Biskra, Cherchell, Bouira, Constantine… La clôture se fera avec Noureddine Saoudi et l'ensemble de l'Association El Djazira», a souligné Brahim Bahloul, président de l'Association El Djazira. Anadil El Djazaïr a présenté un programme en nouba Raml Maya avec une ouverture avec la célèbre nouba Soltane, un bechraf à la saveur particulière. «Anadil El djazaïr est une école de formation depuis sa création en janvier 1992. Nous avons actuellement 120 élèves. La classe supérieure est constituée de 35 élèves. Nous avons trois autres classes : moyenne, préparatoire et débutants. Les jeunes s'intéressent à la musique andalouse, malgré le fait qu'ils soient influencés par d'autres genres musicaux», a relevé Youcef Ouzenadji, président de l'association. Nadi el adabi ou el fani de Skikda a interprété une nouba Mezmoum avec des arrangements modernes basés sur les instruments à cordes. Le derdj Hada el gharam ladhi katamtou et l'insraf Ya chabih dhay el hilel ont été parfaitement bien interprétés par cet ensemble musical mené par Badreddine Boughandjioua. Ce chef d'orchestre est un fervent partisan de la modernisation du malouf. Bachir Mazouni, chef d'orchestre de l'association El Djazira, plaide aussi pour une certaine universalité de la musique arabo-andalouse. Il adore aussi cette célèbre expression de Martin Luther King : «Si tu peux voler, vole. Si tu peux courir, cours. Si tu peux marcher, marche. Si tu peux ramper, rampe. Mais continue toujours d'avancer». «C'est le principe d'El Djazira. Nous avons actuellement 200 membres toutes classes confondues. Les jeunes s'intéressent à la musique andalouse de par leurs parents. Des parents qui veulent pour leurs enfants un emploi du temps chargé sur le plan culturel et intellectuel. Nous assurons de la formation musicale andalouse à tous les âges avec des instruments de musique tels que le piano, le violon, l'oud, la guitare, la mandoline. Nous avons ajouté d'autres instruments comme le hautbois, la flûte traversière, le piano pour donner un plus à la musique andalouse. C'est une manière de nous rapprocher davantage des jeunes et aller vers l'international pour faire connaître notre musique sous une autre forme», a-t-il noté. Après le double album sorti en 2013, Metaphora et Harmonia, El Djazira s'apprête à produire un autre double album qui sera disponible l'automne prochain. «Il s'agit d'un florilège de chansons toujours dans le cadre du patrimoine andalou, des pièces connues du patrimoine avec quelques arrangements. Il ne s'agit pas de noubas. On sort quelque peu des sentiers battus dans le sens de donner plus de gaieté pour une écoute autre que celle que nous connaissons. C'est une manière d'avoir un éventail plus élargi en matière de musique. Il y a aussi de nouvelles compositions», a précisé Bachir Mazouni. Jusqu'au 28 juin, les mélomanes pourront, chaque soir à partir de 22h30, suivre les concerts, entre autres des associations Inchirah d'Alger et de Constantine, El Fen al assil de Koléa, Nassim Sabah de Cherchell, Cheikh Redouane Bensari de Sidi Bel Abbès et Wichah al andalous de Mostaganem.