Objectif n La nouvelle carte sanitaire coûtera au budget de l'Etat quelque 164 milliards de dinars, selon Amar Tou. Il s'agit, selon lui, de revoir l'ancienne organisation qui est loin de satisfaire aux besoins de la population.Et par là, cette nouvelle organisation sera une occasion pour rapprocher les structures de santé du citoyen. Selon les dires du ministre, les structures de santé de proximité auront plus de moyens matériels et humains afin d'améliorer la prise en charge des patients mais aussi, de mettre à leur disposition des structures de santé qui leur éviteront les mille et une tracasseries des hôpitaux souvent surchargés. Ainsi, au titre du décret, publié en mai 2007, le secteur de la santé se dotera de 192 Etablissements publics hospitaliers (EPH) et 271 Etablissements publics de santé de proximité (EPSP).Le nouveau dans cette carte sanitaire a trait à la nouvelle organisation des structures sanitaires et leur décentralisation. En vertu de ce décret, il y a lieu de signaler l'émergence de deux genres d'unités autonomes. Une unité autonome de structure extra-hospitalière (de proximité EPSP) et une autre hospitalière (EPH).Les structures extra-hospitalières sont organisées en polycliniques et salles de soins. Ces dernières sont considérées comme les unités médicalisées les plus proches du citoyen et où seront prodigués les soins de base. Elles devraient être densifiées en milieu urbain et rural (1 495 polycliniques et 5 117 salles de soins). Pour les polycliniques, dont les soins seront élargis et diversifiés, elles sont considérées comme des unités essentielles en matière de soins médicalisés. Elles abritent de ce fait, les activités de médecine générale, les soins dentaires, les consultations de soins de base, la chirurgie générale, la médecine interne, l'obstétrique, la pédiatrie et la prévention. Elles assurent les gardes H24 et prennent en charge les urgences médicochirurgicales et disposent de laboratoires d'analyses médicales. Ces entités sanitaires couvriront un bassin de population de 25 000 habitants, en milieu urbain, et de 3 000 à 4 000 habitants, en milieu rural. Pour accéder aux structures d'hospitalisation (EPH), le ministre a précisé que c'est au médecin généraliste de la structure de proximité de le décider. De même, le patient nécessitant des soins spécialisés de haut niveau doit avoir l'accord d'un spécialiste dans la structure d'hospitalisation. En marge de cette rencontre, Amar Tou, a affirmé que cette nouvelle carte répond à l'exigence de mettre un terme aux carences de l'ancienne organisation. Celle-ci a engendré des dysfonctionnements multiples. A titre illustratif, l'on peut citer, la surcharge des hôpitaux qui sont sollicités directement par le citoyen, la concentration de la demande des soins hautement spécialisés dans quelques hôpitaux, etc. S'agissant des ressources humaines, le ministre a révélé qu'outre le recyclage de 57 000 agents d'ici à 2009, le ministère compte recruter, au cours de cette année, plus de 2 500 paramédicaux, 3 400 médecins généralistes, 1 200 praticiens spécialistes et 30 cadres gestionnaires. Ces affectations se feront selon les besoins des structures sanitaires et la priorité sera donnée au Sud et les Hauts-Plateaux.