C'est du moins la vérité qui se confirme au fil de l'histoire. Une vérité que la troupe du théâtre régional de Saïda a révélé au public constantinois, lors de la présentation, dans la soirée de vendredi, de la générale de sa dernière production «Soukot Hisn Wahran» (La chute du Bastion d'Oran). Basée sur un texte de Boukhobza Labed, et mise en scène par Djamel Guermi, la pièce remonte le temps jusqu'à la deuxième moitié du 16ème siècle, durant l'époque de l'occupation d'Oran par les Espagnols. La population, qui subissait déjà la domination turque, vivait les prémices d'une révolte contre l'oppression du pouvoir du Beylik de l'ouest et l'expropriation de leurs terres. La naissance de M'hamed Benaouda, fils du cheikh El Bahloul, fédérateur des tribus arabes, est perçue comme une lueur d'espoir. Le temps passe, jusqu'au jour où les tribus prennent conscience, et décident de s'allier contre l'occupant espagnol, lors du fameux pacte de Ténès. Le commandement des troupes sera confié à M'hamed Benaouda pour chasser les espagnols du Bastion d'Oran. Les faits semblent se répéter aussi, lorsque des juifs de la région sont entrés en jeu, pproposant leurs services aux Espagnols, pour torpiller l'alliance des tribus arabes. Comme ce fut le cas aussi pour leurs grands parents, qui ont aidé les occupants, lors de la prise de la ville d'Oran. Malgré toutes les trahisons et l'assassinat du cheikh El Bahloul, le complot échoue. L'armée arabe réussira à prendre le Bastion d'Oran et infliger aux Espagnols une cuisante défaite, lors de la fameuse bataille qui a eu lieu le 14 avril 1599, un jour de Ramadhan. Après cette victoire, M'hamed Benaouda décide de partir vers le sud à la quête du savoir. Après son départ, les turcs redeviendront maitres des lieux, et imposeront leur diktat, sans laisser tomber leurs privilèges. Et l'histoire recommencera encore pour les tribus arabes. Très vénéré, M'hamed Benaouda deviendra un Saint aux yeux des arabes de la région. Après sa mort, sa tombe sera un lieu de pèlerinage. En 1h30', la pièce du théâtre régional de Saïda a su capter l'attention du public, qui n'a pas débranché un instant. Les comédiens ont réussi leur mission, grâce surtout à une mise en scène qui a su exploiter les espaces sur les tréteaux, en offrant un spectacle fait d'un enchaînement passionnant des évènements.