La tutelle rappelle aux directeurs généraux de certaines chaînes de télévision privées – Ennahar TV, Echorouk TV, Dzaïr TV, El DjazaïriaTV et Hogar TV – que la responsabilité qui leur incombe leur dicte de «prendre sans délai ces dispositions rigoureuses» afin de supprimer ces programmes véhiculant des scènes «contraires à nos traditions ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence sous toutes ses formes et sacralisent la famille algérienne encline à la paix et à la sérénité». Le ministère de la Communication veut enfin mettre un terme aux dérives de certaines chaînes de télévision privées algériennes. Cinq d'entre elles, soit celles qui disposent d'une autorisation officielle d'activer sur le territoire national, sont sommées d'expurger leurs grilles pour le mois de Ramadhan de tous les programmes qui incitent à la violence. «Le ministère a sommé les responsables de ces chaînes à prendre, sans délai, des dispositions rigoureuses pour expurger les grilles de programmes des expressions de violence et autres scènes contraires aux traditions et valeurs de la société sous peine de retrait de l'autorisation», expliquent les responsables du ministère, cités par l'agence APS. Selon la même source, la tutelle rappelle aux directeurs généraux de certaines chaînes de télévision privées – Ennahar TV, Echorouk TV, Dzair TV, El DjazairiaTV et Hogar TV – que la responsabilité qui leur incombe leur dicte de «prendre sans délai ces dispositions rigoureuses» afin de supprimer ces programmes véhiculant des scènes «contraires à nos traditions ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence sous toutes ses formes et sacralisent la famille algérienne encline à la paix et à la sérénité». Les services du ministère affirment également : «Une orientation contraire à ces valeurs a été relevée dans certains programmes télévisés diffusés durant ce mois, notamment en prime time, tendant d'une manière condamnable à focaliser sur des expressions de violence en banalisant ses différentes manifestations.» Certaines chaînes diffusaient, depuis le début du mois de Ramadhan, des programmes d'une violence extrême. Parmi ces programmes, il y a ces caméras cachées choquantes qui s'inspirent des pratiques de l'organisation terroriste, Daech, en Syrie et en Irak. En mettant en garde les responsables de ces chaînes, le ministère de la Communication précise que ses services resteront attentifs aux programmes diffusés pour s'assurer de la mise en œuvre effective des mesures préconisées afin de les corriger. Avertissement avant la sanction En brandissant ce carton jaune contre ces boîtes de droits étrangers, la tutelle, qui assume ainsi le rôle de l'Autorité de régulation de l'audiovisuelle, menace de procéder, dans le cas où lesdits programmes seront maintenus, au retrait de l'autorisation d'activer aux chaînes récalcitrantes. «Dans tous les cas, la tutelle n'hésitera pas à prendre les mesures légales qui s'imposent, pouvant aller jusqu'au retrait de l'autorisation», précise la même source. Le ministre de la Communication, indique la même source, s'attelle à porter l'attention des responsables de ces chaînes, tant verbalement que par écrit, sur «la nécessité de s'en tenir scrupuleusement aux exigences de l'exercice de l'activité audiovisuelle dans l'esprit des dispositions de la législation et la règlementation algériennes en vigueur en la matière, d'une part et celles observées dans les sociétés démocratiques, d'autre part». En plus de leurs programmes destinés à alimenter les grilles spéciales Ramadhan, certaines chaînes privées diffusent également des émissions véhiculant l'intégrisme religieux et qui incitent à la violence, à la haine et parfois même au meurtre. Ils invitent sur leurs plateaux des charlatans et imams autoproclamés qui font l'apologie du terrorisme et appellent au meurtre des Algériens avec qui ils ne partagent pas les mêmes idées. Ces derniers mois, rappelons-le, elles ont reçu, maintes fois, sur leurs plateaux des cheikhs salafistes, à l'image de Hamadache qui a appelé publiquement au meurtre de l'écrivain-journaliste, Kamel Daoud, avant d'appeler tout récemment à excommunier l'écrivain Rachid Boudjedra. Le chef terroriste, devenu «personnalité nationale», Madani Mezrag, a eu, lui aussi, le droit à une longue interview où «il a affiché ostentatoirement sa fierté d'avoir massacré des innocents et égorgé un jeune militaire». Mais aucune autorité n'a réagi, à l'époque, pour rappeler à l'ordre ces chaînes. Les agissements de ces faux imams ont irrité également, par leurs fatwas, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui s'en est plaint publiquement. Mais en vain. Les mêmes chaînes restent toujours sur leur lancée. La réaction du ministère de la Communication mettra-t-elle un terme à leur dérive ?