Pas moins de 247 069 élèves, entre lycéens, collégiens et ceux du primaire, rejoindront, le 16 septembre prochain (zone sud), leurs établissements respectifs dans l'ensemble des communes de la wilaya de M'sila. Sur les 138 293 élèves du primaire, 21 468 fouleront pour la première fois le sol de l'école. 26 652 élèves du primaire accéderont au statut de collégiens et 8915 collégiens à celui de lycéens. Comparativement à l'année scolaire écoulée, l'évolution des effectifs des trois paliers pour cette rentrée a engendré dans le tracé de sa courbe une allure particulière, par le fait que l'effectif des élèves du primaire a connu une diminution de 4792 élèves, celui du moyen a augmenté de 1971 élèves, et l'effectif des lycéens a chuté substantiellement atteignant 3100 élèves. En matière de capacités d'accueil, la direction de l'éducation procédera pour cette rentrée scolaire à la réception de 14 groupements scolaires, 8 CEM et 5 lycées. Ces nouvelles capacités, a-t-on souligné au niveau de cette direction, permettront de réduire substantiellement le sureffectif qui a constitué depuis des années un véritable casse-tête pour les autorités locales et pour être l'un des facteurs à l'origine des taux d'échec élevés aux examens du bac et du BEF. Seulement, ces capacités nouvelles vont accentuer le déficit dans le corps enseignant, qui est chronique depuis des années dans cette wilaya. C'est inexact, a répliqué M. Chkombou, directeur de l'éducation, en soulignant que la wilaya de M'sila a bénéficié de 120 postes budgétaires, chiffre qui nous permettra de dispenser les cours dans des conditions normales. Et d'ajouter : « Ces postes budgétaires vont permettre d'atténuer le déficit de 80% pour la langue française. On va procéder au recrutement de la promotion sortante de l'université de M'sila, soit 135 diplômés en langue française. » L'euphorie affichée par les responsables du secteur de l'éducation ne peut aucunement mettre de l'ombre sur le phénomène d'exode des campagnes par les populations rurales. Lequel a été à l'origine, nous dit-on à la direction de l'éducation, de la fermeture de 56 écoles primaires réparties dans différentes communes de la wilaya. Cet exode qui frappe sans distinction dans les zones rurales, a-t-on indiqué, est en phase de prendre de l'ampleur conséquemment à une paupérisation de plus en plus accentuée des populations rurales. Ces dernières sont en fait livrées à elles-mêmes, et les différentes politiques agricoles menées jusque-là n'ont eu aucun impact sur ces populations. Les instruments de ces politiques agricoles (concessions, FNRDA) n'ont été, en fait, que des gouffres financiers. Conséquemment à cette situation en milieu rural, a-t-on souligné, il y des écoles qui fonctionnent avec seulement 17 élèves. Et d'ajouter que la proposition de la DEC pour le regroupement de ces écoles dans un seul établissement au niveau du siège de la commune avec le régime d'internat n'a été pas acceptée par ces mêmes populations rurales. La menace de disparition de l'école dans les zones rurales semble être réelle par non seulement la désertion des écoles, mais également par l'incapacité des communes à assurer le minimum pour le fonctionnement des écoles primaires dont elles ont la charge. Lesquelles, nous dit-on, ne sont pas en mesure d'assurer leur gardiennage, où les actes de vol sont régulièrement enregistrés.