10 à 14% des diabétiques portent un œdème maculaire diabétique (OMD). Troisième cause de cécité après la Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et le glaucome, la rétinopathie diabétique constitue un sérieux problème de santé publique vu l'évolution du diabète au sein de la population algérienne. 10% des diabétiques ont des problèmes de vision, soulignent les spécialistes. Ils signalent que la détection et le traitement précoce de l'atteinte de la rétine permettraient de prévenir plus de 95% des baisses d'acuité visuelle chez les diabétiques. Lesquels sont tenu de consulter régulièrement des ophtalmologistes. Cette complication oculaire du diabète qui atteint la rétine risque de connaître une véritable flambée si des mesures de prévention, à savoir la lutte contre les facteurs de risque notamment le diabète ne sont pas prises. Estimée à 2,9% selon une enquête nationale sur les pathologies oculaires réalisée en 2008 par le ministère de la Santé, la maladie demeure encore peu diagnostiquée. «Les malades arrivent souvent chez nous en état de cécité. Ce que l'on peut éviter si des examens réguliers sont effectués. C'est pourquoi nous disons qu'il est important et indispensable pour tout diabétique de consulter un ophtalmologiste juste après qu'un diabète a été diagnostiqué. Il est aussi important de savoir que seulement lorsque la glycémie dans le sang est équilibrée ainsi que les autres facteurs de risque qu'on arrive à traiter justement une rétinopathie diabétique. La personne atteinte de diabète ne doit pas attendre jusqu'à constater une baisse de la vue pour se rendre chez l'ophtalmologue. Tous les diabétiques doivent être surveillés de façon plus fréquente pour éviter l'atteinte de la rétine», explique le Pr Benazouz Naïma, du service ophtalmologie à l'hôpital de Bab El Oued et d'insister sur un examen régulier de l'œil, à savoir le fond d'œil. Ce qui permettra de mener à bien les traitements indiqués qui sont généralement le laser, le traitement de référence, et les injections. Pour la spécialiste, la rétinopathie se présente à plusieurs stades jusqu'à la forme sévère où peuvent se greffer à n'importe quel stade d'autres complications comme l'œdème maculaire diabétique (OMD). Un aspect de la rétinopathie qu'il faut prendre au sérieux, car il représente la principale complication ophtalmologique. Ce qui entraîne une baisse de l'acuité visuelle et les statistiques mondiales ont révélé qu'entre 10 à 14% des diabétiques portent un OMD. «Plus le diabète est ancré, plus la rétinopathie avance, plus le risque d'un OMD est important. Les patients consultent tardivement après une baisse de l'acuité visuelle, soit ils sont diagnostiqués lors d'une consultation ophtalmologique, ou bien c'est le médecin traitant qui oriente le diabétique vers l'ophtalmologue pour évaluer l'état ophtalmologique. La vascularisation de la rétine reflète la vascularisation de certains organes qui risquent d'être atteints, comme le rein et le cœur», explique le Pr Benazouz qui signale que la meilleure prévention de ces complications passe par l'équilibre du diabète et des facteurs de risques, notamment l'HTA, le taux de cholestérol, les triglycérides, etc. Elle recommande ainsi un suivi régulier du patient diabétique, avec un examen ophtalmologique annuel. Quant au traitement de ces complications, le Pr Benazouz indique que la première ligne est l'équilibre glycémique, puis viennent des traitements locaux tels que le laser, la chirurgie et les injections. Ces dernières, indiquées particulièrement dans le cas d'OMD, ont un bénéfice visuel réel, mais ce n'est pas un traitement curatif. Le Pr Benazouz signale que ces injections risquent de ne pas être bénéfiques si la maladie diabétique n'est pas équilibrée et de rappeler que 10% des patients présentent des résistances aux traitements. Pour elle, «le laser reste le traitement de référence pour la rétinopathie diabétique, mais il n'offre pas un bénéfice visuel réel comme les injections, on peut avoir une amélioration de l'acuité visuelle. Une prise en charge précoce d'une rétinopathie diabétique permet d'éviter à 90% des cas de cécité ou de malvoyance. C'est pourquoi un dépistage précoce de ces maladies est important», a-t-elle encore indiqué.