Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, dans le cadre du programme de lutte contre les zoonoses, organise conjointement avec le comité de pilotage de lutte contre la leishmaniose, composé de spécialistes de l'institut Pasteur, de différents départements ministériels et instituts nationaux, le lancement officiel, à M'sila le 12 septembre, de la deuxième phase d'aspersion de la campagne contre les leishmanioses pour l'année 2006. L'objectif principal de la rencontre de M'sila est de superviser la préparation et l'organisation de la 2e phase d'aspersion d'insecticides au niveau national. Cette rencontre permettra de dresser le bilan du débat d'aspersion pour chaque wilaya, l'évaluation des contraintes et apporter les modifications nécessaires pour améliorer l'organisation de la deuxième phase. Dans cette vaste campagne nationale de lutte contre la leishmaniose cutanée et à travers sa première phase qui se matérialise dans l'opération d'aspersion d'insecticides, il ressort, selon certains spécialistes de l'institut Pasteur, qui ont effectué des visites inopinées dans certaines wilayas, que l'opération est insuffisamment prise en charge et les agents manquaient de tenue de protection en s'exposant par voie de conséquence aux aléas de la manipulation des produits chimiques. L'évaluation de la première phase d'aspersion d'insecticides par la DSP de la wilaya de M'sila corrobore les constats évoqués par les spécialistes de l'IPA et met en relief l'insuffisance du produit dans certaines communes, la prise en charge défectueuse des agents (tenue de protection, restauration, douche) et moyens de transport insuffisants. L'évaluation de la première phase, à travers le taux d'aspersion dans cette wilaya, considérée à juste titre comme wilaya pilote dans la lutte contre la leishmaniose cutanée, eu égard à sa situation épidémiologique ascendante depuis 2000, atteignant 4695 cas en 2005, n'a pas dépassé 50% d'aspersion des habitations recensées. A travers ces différents constats et évaluations, où des insuffisances et défaillances eurent été relevées, il apparaît aux yeux de tout un chacun que le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière n'est pas près de dénouer le cordon de son escarcelle pour mettre à disposition suffisamment de moyens afin d'endiguer la maladie ; la leishmaniose cutanée devenue un véritable problème de santé publique.