Al'issue de la prière de l'Aïd qui s'était achevée aux environs de 5h35 (heure locale), soit 3h35 heure algérienne, un groupe d'Algériens issus des wilayas de l'Ouest, du Centre et de l'Est du pays immortalisent cet instant en prenant des photos au sein de l'immense esplanade de la grande mosquée Abdelwahab de Doha. Le soleil commence à faire son apparition. L'affluence des fidèles est trop impressionnante. Des dizaines de milliers de fidèles originaires d'une centaine de pays de tous les continents sont rassemblés dans ce lieu de culte après avoir accompli leur prière de l'Aïd, dont la conception à l'intérieur et à l'extérieur suscite la curiosité des visiteurs, mais surtout une reconnaisance de cette œuvre architecturale. Parmi les architectes qui avaient paricipité au montage de cette œuvre trop belle qui ne laisse aucun touriste indifférent, il y a une architecte de Tiaret, diplômée de l'Université algérienne. La touche algérienne y est. Une fiereté. Un ingénieur algérien issu d'une wilaya de l'intérieur du pays, sourire aux lèvres, nous déclare : «avec un arrache-clou, je ne quitterai pas ce pays, nous dit-il, nous avons bénéficié de toutes les conditions matérielles pour travailler, et à notre tour nous accomplissons notre mission sans tricher, nous avons affaire à des compétences ici à Doha», conclut-il. Des éclats de rire, des rigolades et des boutades fusent à partir du cercle du petit groupe d'Algériens. L'ambiance purement algérienne détend l'atmosphère. La mosquée Abdelwahab, illuminée par des grands lustres en forme conique, de surcroît d'une rare beauté, demeure continuellement propre. Les Asiatiques, les africains et quelques citoyens occidentaux d'un certains âge reconvertis à l'Islam, tous prennent des photos à l'aide de leurs téléphones portables. Face à cette infrastructure dans laquelle se côtoient l'architecture traditionnelle et l'architecture moderne, se dressent des tours très hautes aux formes géométriques futuristes recouvertes en verre. Elles lancent leurs reflets pendant ces moments de l'aurore à Doha. Les mouvements des dizaines de milliers de véhicules sont gérés magistralement par des agents de la sécurité interne. Pas de klaxons. Les automobilistes sont patients à l'intérieur de leurs voitures climatisées. Au bout de 30 minutes, l'immense parc réalisé sous la gigantesque mosquée Abdelwahab et autour de l'esplanade s'est vidé. Les stations-service sont opérationnelles et leurs magasins de pièces détachées, de pharmacie et d'alimentation générale sont déjà fréquentés par les hommes et les femmes. Les véhicules sont conduits par les hommes et les femmes. En ville, les malls de Doha climatisés accueillent à partir de 8h locale (6h heure algérienne) les familles accompagnées de leurs enfants enveloppés sous leurs habits neufs de l'Aïd. Les ménages font leurs courses dans le calme. Les bureaux de change sont ouverts. Les distributeurs automatiques installés partout fonctionnent. Le problème de liquidités est inexistant à Doha. Les achats s'effectuent en espèce et avec les cartes bancaires. Les kiosques des sociétés de téléphonie sont ouverts. Les clients sont attablés dans les terrasses des cafés. La discipline et l'ordre règnent dans le quotidien des habitants de Doha. Certains attendent leur tour pour échanger le rial qatari en dollar ou en euro, d'autres venus au Qatar échangent leurs devises en monnaie locale. Les restaurants ouverts sont déjà bondés par les clients, notamment le soir. Les lumières multicolores clignotent. Elles imprègnent un air joyeux à cette journée de l'Aïd. Des restaurants offrent la gastronomie turque, libanaise, iranienne, russe, française, marocaine, suisse, anglaise, américaine ; ils sont devenus la destination des familles aux confessions diverses pour achever cette journée dans la joie et le divertissement autour des dîners. A Doha, on a l'embarras du choix pour déguster les mets des différentes cultures. A City Center Doha, une troupe mixte allemande donne un spectacle au profit des enfants. Une scène rayonnante aux couleurs multiples, une sonorisation claire, et les yeux des spectateurs rayonnent de bonheur. Des petites chaises installées sont occupées par des enfants ivres de joie, déjà absorbés par l'ambiance dégagée par l'organisation de ce spectacle en ce jour de l'Aïd El Fitr 2015. Une fête religieuse qui n'a aucun rapport avec celle que nous vivons en Algérie où les Algériens vivent le calvaire pour satisfaire leurs besoins. A Doha, point de campagne, point d'instructions, point de mise en garde à l'égard des commerçants pour qu'ils ouvrent leurs magasins. Pendant les jours de fête, les activités commerciales et culturelles ne s'arrêtent pas à Doha.