Par Amrane Mahfoud Medjani * Samedi L'ambiance est toujours à l'Aïd, alors qu'à Aïn Defla, une embuscade terroriste coûte la vie à 9 soldats, sans que cela n'émeuve nos officiels qui brillent par leur silence. Pour l'importance de la vie humaine, et de ceux qui nous défendent, on repassera. Par contre, nous pouvons toujours compter sur Sellal pour se donner en spectacle lors de l'inauguration d'un parc de jeux. Pendant ce temps, ses accusations contre les Marocains sont démenties par Rabat, en toute discrétion.
* Dimanche 37 heures après la tragédie de Aïn Defla, la Défense et le Premier ministère se souviennent que des soldats les défendent et leur rendent hommage par communiqué. Aucun deuil national décrété. Après tout, le roi d'Arabie Saoudite est plus important pour nous, Algériens. Même plus important que le fait de ne plus avoir à demander des documents d'état civil désormais disponibles en ligne pour toutes les administrations. La révolution est en marche il faut croire.
* Lundi Messahel affirme que «l'Algérie est un modèle éloquent» de la lutte antiterroriste. Il n'en fallait pas plus à l'ANP pour abattre 30 terroristes de Aïn Defla. Une efficacité dont devrait s'inspirer le ministre de la Santé pour que la CNAS n'ait pas à se justifier d'«honorer ses dettes auprès des hôpitaux français». A Tunis, Sarkozy s'inquiète du «développement» et de la «situation» du pays. En qualité de quoi ? Nul ne sait. Mais on se souvient de la dernière fois où il s'est inquiété du sort d'un pays du Maghreb.
* Mardi Sellal est à Madrid où il rencontre le chef du gouvernement avant d'être reçu par le roi d'Espagne. Aucune blague n'a pour l'instant filtré de cet entretien. Dommage, on rate une occasion de rire. D'autres ne perdent pas leur sérieux. C'est le cas de la benjamine du gouvernement, Houda Feraoun, qui veut «accélérer le déploiement de la 3G dans tout le pays». Même le Président est en activité. Il signe un décret confirmant un prêt de 100 millions de dollars à la Tunisie. Bouteflika, une main sur le cœur. * * Jeudi Programme chargé pour Bouteflika qui affine sa nouvelle valse des walis et donne au gouvernement un petit coup d'éclat pour l'été. Un éclat de tonnerre puisque Benyounès, fidèle parmi les fidèles du Président, est limogé. De quoi le pousser de nouveau dans les bras de l'opposition ? Il y en a un pour qui la question ne se pose pas. Hamel affirme que «le saut important réalisé par la police algérienne est l'œuvre du président Bouteflika». Le même saut qui a mené à l'émeute il n'y a pas si longtemps ? * * Mercredi Bouteflika opère un changement assez important dans le corps des walis sans que personne ne comprenne encore ce qui se trame. Pendant ce temps, l'armée n'en finit plus de renforcer la sécurité à la frontière avec la Libye, alors qu'une conférence sur la lutte contre l'extrémisme s'ouvre à Alger où on commence par louer «la politique de réconciliation nationale du président Bouteflika» qui aurait mené à la déradicalisation.