Valmy, c'est ce superbe parc dominant la baie d'Argelès, choisi par les organisateurs des Méditerranéennes d'Argelès-sur-Mer pour nous faire vibrer aux sons multiculturels. Situé à quelques kilomètres du port d'Argelès, le site de Valmy offre un amphithéâtre naturel à la manière des théâtres romains, permettant aux spectateurs de jouir d'une surface en plein air gazonnée. Après dix ans d'existence, le festival prend une autre dimension, 10 ans d'expérience donnant de la maturité, passant donc le cap du professionnalisme confirmé, tant au niveau de l'organisation que de la programmation. Au fil de ces dix années, on aura vu défiler une pléiade d'artistes, de Luis Llach à Jacques Higelin, en passant par Enrico Macias et Georges Moustaki, tout en profitant pour lancer de jeunes artistes et groupe prometteurs et il y a ceux qui chantent la Méditerranée du Sud, comme Idir, Khaled, ONB ou Gnawa Diffusion. Certes, le couac des annulations de dernières minutes et la circulation aux abords du site auront quelque peu fait grincer la machine, mais les organisateurs auront su faire tout oublié avec cette cuvée 2006. De la musique française, on aura eu l'inébranlable Jean-Louis Aubert, Dyonisos et ses folies de scène, Benabar et ses mots cinglants, accompagnés dans cette fête par la révélation, Olivia Ruiz qui casse son image d'élève de la Star Ac, Pauline Croze étalant sa verbe, Babylon Circus et sa grosse troupe. Sur la seconde scène du Festival, celle des sélectionnés, il y aura eu ces artistes qui montent, gagnant leur reconnaissance au fil des prestations et des concerts. Parmi eux, Akli D., timide, discret, ce troubadour alliant la chanson kabyle à la malienne, le Reggae au Gnawa et qui lors de la conférence de presse aura les mots durs pour le devenir de la chanson française, regrettant la disparition des cafés concert qui laissent place à la musique de la real TV. A la question de savoir à quel style musical il appartenait, il répondra : « Je suis arrivé en France à l'âge de 18 ans, j'ai eu un parcours difficile de sans-papiers, sans domicile,… Maintenant, je chante, mais je refuse d'être catalogué dans un style exotique, raï, kabyle ou autre et si mon premier album chantait l'exil, celui que je viens de faire avec Manu Chao est plus vaste, ma musique est celle de la France, multiple en harmonie totale avec ce qui existe dans sa société. » Et c'est cette France multiple que veut faire chanter ce superbe festival.