Des experts, présents à la conférence nationale sur l'évaluation de la réforme, qui s'est déroulée le 25 et 26 juillet, ont plaidé pour l'introduction progressive de la langue d'enseignement et le recours aux éléments de la langue maternelle de l'élève pour faciliter l'apprentissage. Bien qu'applaudie par pratiquement toute la communauté scolaire, une telle recommandation, qui conseille le retour aux références nationales algériennes dans les programmes, suscite une réaction hostile du courant conservateur. Interrogé hier, l'inspecteur général au ministère de l'Education nationale, Nedjadi Messeguem, accuse les «parties» ayant suscité cette polémique d'avoir déformé l'esprit de cette mesure. «Le retour aux références nationales à travers l'enseignement de l'histoire de notre pays et la réconciliation du jeune Algérien avec son histoire amazighe et son islam tolérant dérangent», explique le même responsable, qui dénonce l'interprétation erronée à dessein des recommandations de la conférence. «Les recommandations ont été faites en présence des représentants de l'Association des oulémas musulmans algériens qui ont dénoncé cette mesure. Les représentants de cette association n'ont émis aucune réticence sur les travaux de la conférence», précise M. Messeguem. Ainsi, pour ce responsable, «ce qui dérange réellement c'est le fait que la conférence nationale sur l'évaluation de la réforme éducative recommande le retour aux références nationales et l'étude des auteurs algériens dans le manuel scolaire». Ce même responsable précise que «toutes les organisations et parties qui sont en train d'alimenter cette polémique ont été représentées dans la conférence et qu'elle ne sont pas opposées aux recommandations élaborées par une panoplie de spécialistes, pédagogues, historiens, psychologues». «L'approche proposée par les ateliers n'a rien de politique et revêt un caractère purement pédagogique. C'est le fruit du travail de plusieurs chercheurs qui s'appuient sur le développement de la cognition et l'aspect positif de l'introduction de la langue maternelle des enfants. L'atelier en question propose l'introduction de l'apprentissage de la langue arabe classique sans rupture totale avec la langue maternelle de l'enfant», insiste-t-il. M. Messeguem explique qu'«ainsi, l'enfant qui parle une autre langue que l'arabe accédera à l'apprentissage des matières du programme national plus facilement si l'enseignant fait appel à la langue parlée de l'enfant durant les deux premières années de la scolarité». Il estime que ceci est le résultat d'un travail scientifique qui préconise de maintenir un rapport «complémentaire» entre l'école et l'environnement immédiat.