A l'issue de deux jours de travaux de la conférence nationale sur l'évaluation de la réforme de l'Ecole algérienne, 200 recommandations ont été retenues par les participants, dans le but d'aller vers une école de qualité, en améliorant le système éducatif du point de vue pédagogique et organisationnel. Les responsables du département de Nouria Benghabrit, ont cité, hier, lors d'une conférence de presse, quelques recommandations prioritaires qui seront enrichies, au sein des commissions, dont certaines ont été déjà installées. Parmi les recommandations phares figure l'introduction du bac professionnel, allégement des jours de l'examen du baccalauréat en supprimant les matières secondaires pour les filières scientifiques. « Il ne s'agit pas de suppression définitive, les examens pour les matières secondaires, tel que la géographie et l'éducation islamique seront programmés pour la 2ème année secondaire », a précisé l'inspecteur général du ministère, Nedjadi Messeguem. Il est question, également, de revoir l'examen de la cinquième année primaire, en se contentant d'un simple test d'évaluation, qui fait ressortir le véritable profil de l'élève en matière d'acquis. Le conférencier, a expliqué que si on se réfère aux résultats enregistrés, à l'issue de l'examen de la cinquième année, l'on constate que 84 % des élèves ont de bonne notes en langue arabe, 80 % ont également de bonnes notes en maths, mais une fois au collège la moitié des élèves échoue dans ces deux matières, sans parler de la langue française, d'où la nécessité de donner plus d'importance aux méthodes d'apprentissage qu'à l'examen lui-même. Autres recommandations, la généralisation du pré-scolaire à travers les 48 wilayas du pays dès l'année 2017, et ce, pour lutter, définitivement, contre les disparités entre les élèves et entre les wilayas. Il a été précisé que seuls 50 % de nos enfants bénéficient de l'enseignement du pré-scolaire alors qu'on devait atteindre les 100 %. Nedjadi Messeguem a indiqué qu'un accord a été, déjà, signé avec le ministère de Affaires religieuses qui compte un nombre important de classes pour le pré-scolaire. Il dira « nous voulons créer un socle commun entre les deux départements. On s'est mis d'accord sur une plate-forme commune qui vise l'introduction d'activités éducatives et la formation des éducateurs, dans ces classes». Il poursuit « nous atteindrons les 65 % d'enseignement de pré-scolaire pour cette année» Les conférenciers ont affirmé, également, que la formation des enseignants demeure le levier pour le développement de la qualité de l'Enseignement dans les trois paliers, notamment dans le primaire. Parmi les recommandations aussi, la mise en place de centres, dans chaque wilaya, pour assurer une formation continue des enseignants. L'inspecteur général de la pédagogie au ministère de l'Education, M. Farid Beramdane, a affirmé, pour sa part, que la priorité des priorités, aujourd'hui, est de revenir aux standards internationaux de 36 semaines par an. Et de préciser, encore une fois, que le temps scolaire chez nous est l'un des plus bas au monde. Il précise « on fait seulement 24 à 26 semaines, soit près de la moitié d'un cursus scolaire normal, alors que certains pays atteignent les 44 semaines». Le conférencier a déploré les grèves récurrentes dans le secteur de l'Education et autres activités d'ordre politique qui entraînent la fermeture des écoles, dans certaines wilayas. Il précise que moins de 36 semaines d'enseignement «on perd des compétences, des contenus disciplinaires, ce sont en fait des qualifications qui se diluent», regrette-t-il. L'ALGERIANISATION DES PROGRAMMES, TAMAZIGHT ET LA LANGUE MATERNELLE L'enseignement de Tamazight sera élargi et concernera vingt 20 wilayas du pays, dès la prochaine rentrée scolaire. C'est ce qu'a déclaré Messeguem Nedjadi qui affirme que le ministère est prêt à ouvrir ces classes, notamment à Alger même avec un «seul élève». Pour le conférencier, «le problème du personnel ne se pose plus, dès lors que l'encadrement existe», donnant l'exemple d'enseignants de Tamazight dans la wilaya de Batna qui sont issus de la wilaya de Tizi Ouzou. Et d'affirmer que ce cas peut s'appliquer à plusieurs d'autres wilayas. Et de conclure «celui qui veut exercer accepte d'être affecté dans n'importe quelle région du pays». Farid Benramdane a évoqué, également, la nécessité de respecter la langue maternelle des enfants, durant les deux premières années, de scolarisation, quelle que soit la langue. Autrement dit, il ne faut, surtout pas, empêcher ou brusquer l'élève en lui interdisant de s'exprimer avec la langue maternelle, dans les premières années de scolarisation. Il faut lui apprendre progressivement la langue officielle et les langues étrangères, sans le bloquer ou le complexer. Les deux conférenciers ont mis l'accent sur la nécessité d'algérianiser les programmes scolaires en prenant en compte la spécificité algérienne et locale, notre histoire, nos écrivains et nos symboles humains et matériels, «pour ne pas se ridiculiser» lance Nedjadi Messeguem, en citant l'amalgame fait entre Nezzar Kabbani et Mahmoud Darwich lors de l'épreuve de langue arabe, de l'examen du bac de la session 2015.