En grève illimitée depuis le 3 septembre dernier, les travailleurs de l'entreprise Batigec, dont la direction générale est domiciliée à Alger, réclament le paiement de deux mois d'arriérés de salaires en sus du mois de congé. Décidés à mener leur action de protestation jusqu'à satisfaction de leur revendication, les 160 travailleurs de cette entreprise publique, ayant décroché deux marchés à Constantine, menacent de maintenir leur débrayage jusqu'à ce que leurs dirigeants répondent favorablement à leurs doléances. « Nous sommes sans nouvelles depuis dimanche 3 septembre, autrement dit depuis le début de la grève. Pourtant, le budget existe et les projets sur lesquels nous travaillons s'élèvent à plusieurs milliards. Pour quelle raison n'avons-nous toujours pas reçu nos salaires ? », s'interrogent des travailleurs de Batigec, dépités par le silence inexpliqué de la direction générale de l'entreprise, pourtant préalablement informée de l'intention des travailleurs de recourir à la grève, selon les déclarations de certains d'entre eux. Ces derniers parlent, à cet effet, de « mauvaise gestion » dont se seraient rendu coupables certains directeurs de projets parmi les six qui se sont succédé depuis le début des travaux de terrassement, balisage des pistes et d'encastrement de câbles électriques pris en charge par 62 travailleurs de Batigec au niveau de l'aéroport de Constantine ainsi que ceux relatifs à la réalisation d'un hôtel militaire par un effectif de 98 employés de l'entreprise. Refusant de jouer les boucs émissaires, les 160 travailleurs en grève de Batigec soutiennent que certains veulent les rendre responsables de cette situation, alors que, selon eux, « l'argent existe, mais sur le terrain le matériel est indisponible. On ne veut pas nous laisser travailler tout bonnement et on veut nous faire porter le chapeau de leur mauvaise gestion ». Déterminés à continuer leur grève, les travailleurs de Batigec souhaitent que leur revendication soit rapidement prise en considération d'autant qu'« avec les frais occasionnés par la rentrée scolaire et ceux du mois de Ramadhan, beaucoup d'employés de l'entreprise sont aux abois », nous dit-on.