Le ministre a reconnu que le projet de réalisation des cinq CHU modernes pourrait être «carrément retardé». Ce qui était déjà dans l'air est désormais officiel. Le nouveau CHU de Constantine, prévu à la nouvelle ville Ali Mendjeli, n'est pas pour demain. C'est le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui l'a affirmé dans un entretien accordé à un site électronique. Il a réaffirmé, à ce titre, l'existence de «discussions entamées avec les entreprises présélectionnées», mais selon lui, «les négociations financières ont pris beaucoup de retard à cause des offres formulées qui sont largement au-dessus de ce qui est pratiqué à l'international». Le ministre a même reconnu que le projet de réalisation des 5 CHU modernes pourrait être «carrément retardé». Conséquence directe de ce retard annoncé, l'avenir des étudiants de la faculté de médecine sise à l'université Rabah Bitat (Constantine 3) risque d'être sérieusement chamboulé. Le nouveau CHU devait être érigé non loin de la nouvelle faculté de médecine et permettre, ainsi, aux futurs médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de poursuivre convenablement leur formation hospitalo-universitaire. Mais, à présent que ce projet est remisé au placard, les étudiants inscrits à la faculté de médecine devront effectuer, à l'avenir, un long trajet pour rejoindre l'actuel CHU Ben Badis. Le rectorat de l'université 3, qui s'apprête à accueillir près de 1800 étudiants en première année de médecine, pharmacie et médecine dentaire, pourra-t-il rentabiliser, à long terme, la nouvelle faculté de médecine sachant qu'elle possède une capacité de 8000 places pédagogiques ? Un transfert des étudiants en 2e, 3e et 4e années notamment, actuellement au Chalet des Pins, non loin du CHU Ben Badis est-il envisageable ? L'administration de l'université 3 ambitionne, dit-on, de recourir à un transfert progressif des étudiants inscrits au Chalet des Pins, mais c'est sans compter avec le retard désormais confirmé que connaîtra le projet de construction du nouveau CHU. Quand bien même, des dispositifs de simulation, visant à rapprocher les étudiants du milieu hospitalier, sont prévus, croit-on savoir, afin de permettre aux futurs médecins de suivre une formation conforme aux exigences dictées par la formation hospitalo-universitaire, il n'en demeure pas moins que cela ne peut en aucun cas remplacer un milieu vivant. En clair, le renvoi sine die du projet du nouveau CHU, suite à la chute des rentrées en devises, impactera le processus de maturation de la faculté de médecine, qui vraisemblablement se chargera, pour l'instant, de dispenser des cours aux étudiants de 1re année et les orienter vers l'ancienne faculté du Chalet des Pins une fois la formation hospitalière entamée. Un écartèlement qu'il faudra envisager, jusqu'à ce que les finances du pays permettent de relancer le projet du nouveau CHU.