L'Algérie renforce son attractivité dans le secteur des hydrocarbures avec un engouement inédit pour son appel d'offres « Algeria Bid Round 2024 ». Pas moins de 37 entreprises internationales ont manifesté leur intérêt pour investir dans l'exploration pétrolière et gazière, un chiffre dépassant l'objectif initialement fixé par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), qui était de 30 entreprises. Ce niveau de participation est l'un des plus élevés jamais enregistrés dans l'histoire des appels d'offres internationaux pour le secteur national des hydrocarbures. Les entreprises intéressées proviennent de diverses régions du monde, notamment l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Amérique latine et l'Asie, avec une présence marquée de sociétés du Qatar et du Sultanat d'Oman. Un signal fort pour l'attractivité du secteur énergétique algérien Lancé en octobre 2024, cet appel d'offres porte sur six zones d'exploration soigneusement sélectionnées. Depuis son ouverture, 20 entreprises ont déjà accédé aux data rooms, des espaces numériques contenant des rapports techniques détaillés avec des analyses géologiques et géophysiques approfondies, permettant aux investisseurs d'évaluer les opportunités avant de soumettre leurs offres. D'autres entreprises sont en cours de finalisation des procédures d'accès. L'intérêt suscité par cet appel d'offres ne se limite pas aux opérateurs ayant déjà une présence en Algérie. Il attire également de nouveaux investisseurs, ainsi que des entreprises ayant quitté le marché algérien par le passé et souhaitant y revenir. Cette dynamique est largement attribuée aux réformes législatives de 2019, qui ont rendu le secteur plus compétitif et plus attractif pour les capitaux étrangers. Afin de répondre à la demande croissante des investisseurs, Alnaft a récemment annoncé la prorogation de la date limite de dépôt des offres, initialement fixée au 15 avril 2025, et désormais reportée au 17 juin 2025. Cette prolongation vise à offrir aux entreprises un délai supplémentaire pour analyser les données techniques et finaliser leurs décisions d'investissement. Elle permet également d'attirer de nouveaux acteurs qui n'avaient pas pu exprimer leur intérêt initialement. L' »Algeria Bid Round 2024″ s'inscrit dans une stratégie plus large visant à stimuler l'investissement dans les hydrocarbures. Alnaft a identifié 17 projets pétroliers et gaziers destinés à être mis en concurrence à travers une série d'appels d'offres internationaux. Le lancement de cette initiative en octobre dernier, lors du salon Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (Napec 2024) à Oran, marque ainsi le début d'une nouvelle ère pour le secteur. L'un des enjeux majeurs pour l'Algérie est de relancer l'exploration pour accroître les réserves d'hydrocarbures et garantir la pérennité de la production nationale. Actuellement, les réserves algériennes sont estimées à 4.300 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP), avec une production annuelle de 200 MTEP. Cependant, plus de 240 découvertes restent encore à développer, ce qui constitue une opportunité majeure pour les investisseurs étrangers. Dans ce contexte, Alnaft et Sonatrach travaillent en parallèle sur la signature de nouveaux contrats. En plus des six contrats attendus dans le cadre de l' »Algeria Bid Round 2024″, 13 autres accords sont actuellement en négociation entre Sonatrach et ses partenaires internationaux. Mourad Beldjehem, président d'Alnaft, a souligné que l'objectif est d'atteindre un rythme de 10 contrats signés par an, une ambition qui s'inscrit dans la vision stratégique du gouvernement algérien.