Le mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) a lancé un appel au boycott de cette édition du festival de Locarno, et ce, en réponse à un récent partenariat entre les organisateurs du festival et l'Israel Film Fund ainsi que la section «Carte Blanche» consacrée à Israël. «BDS-Suisse dénonce l'attitude irresponsable de la direction du festival qui a tenté d'instrumentaliser les cinéastes programmés dans la section Open doors pour justifier sa collaboration avec une institution d'un Etat pratiquant l'apartheid. Le changement de l'intitulé de La Carte Blanche à Israël témoigne de leur malaise mais ne change rien au scénario», peut-on lire dans un communiqué de BDS Genève. Toutefois, il faut préciser que la fondation en question ne finance pas les projets présentés dans le cadre de Open doors. «En essayant maladroitement de manipuler des cinéastes, la direction du festival n'a pas su comprendre qu'elle-même est instrumentalisée par un Etat dont le gouvernement assume pleinement que les arts et la culture servent à blanchir son image. Le racisme dont sont victimes les Palestiniens, et le climat d'intimidation qui règne actuellement en Israël sur les artistes (Haaretz), aurait dû logiquement amener le festival de Locarno à se distancer de sa propre initiative des officiels du régime. Malheureusement, il a échoué à traduire dans les faits ses incantations à la liberté et l'indépendance artistique (Swissinfo)», est-il dénoncé. Les cinéastes palestiniens avaient pourtant tendu la main au Festival, en rappelant qu'ils demandent le boycott des organes étatiques israéliens seulement, et non pas des films ni des artistes comme l'ont prétendu avec mauvaise foi la direction et plusieurs organes de presse, insiste BDS. Une pétition a été lancée la semaine dernière en Algérie, et ce, sous forme de lettre ouverte au ministère de la Culture, et qui demande le retrait des films algériens financés par l'Etat de ce festival. «Même si l'invitation de ces cinéastes s'est faite sans consulter le ministère, l'Etat algérien ne peut se dérober au constat que l'Algérie est présente à ce festival en tant que pays producteur et détenteur exclusif du droit d'accorder la nationalité algérienne aux personnes ou aux créations de l'esprit. Il a le devoir d'user de son autorité compte tenu du fait qu'il participe au financement de ces films et même si ce n'est pas le cas, le tournage s'est fait en Algérie avec l'aide des autorités nationales et ces films seront présentés comme représentatifs du cinéma algérien, autrement dit ils vont représenter l'Algérie à ce festival. A défaut de toute influence sur les événements, l'Etat algérien a l'obligation politique de se démarquer de cette normalisation avec Israël et qu'il ne la couvre ni par son silence ni par son laxisme à l'endroit de complicités internes évidentes», peut-on lire dans le texte.