Samedi : Les walis commencent doucement leur mandat. A Laghouat, plusieurs projets de développement sont validés, alors qu'à Tizi Ouzou, les élus sont chargés de lister les priorités. Des élus du peuple au service d'un fonctionnaire nommé par le Président, une certaine conception de la bonne gouvernance qu'on semble vouloir transposer à l'hôpital d'Oran où on refuse de soigner une femme qui se présente en short. La police des mœurs a encore frappé pendant que la police, elle, arrête de nouveaux suspects liés aux violences à Ghardaïa. Dimanche : La taxe d'habitation s'élargit à toutes les wilayas, une manière d'officiellement «renforcer l'autonomie des collectivités territoriales» et accessoirement enrayer la chute du baril qui plonge en dessous de 50 dollars. Pourtant, il se murmure que des frégates seraient en construction à Shanghaï pour le compte de l'Algérie. La Défense a ses raisons que nous ignorons. Tout comme l'Intérieur où Bedoui installe un nouveau secrétaire général. Mazouz remplace Adli sans que l'on sache ce qui se trame. Lundi Bedoui annonce que l'Etat ne reculera pas «en matière d'acquis sociaux et plans de développement, en dépit de la conjoncture économique». Est-il aux Finances ou à l'Intérieur, au juste ? A moins qu'on nous cache quelque chose, une fois ne serait pas coutume. En revanche, quand l'armée arrête 15 contrebandiers, cela est bien public, car il faut nous rappeler que nous sommes en sécurité. Histoire de ne pas importer la discorde, les Affaires religieuses interdisent aux hadjis de s'adresser à des muftis étrangers. Mardi Bedoui n'arrête plus. Il affirme que «la sécurité est un prérequis au développement» et comme ses collègues, pense clamer des prophéties qui sont vérités déjà connues. Mais celle-ci sert à maintenir le statu quo, forcément il faut la marteler. La journée est sinon à la coopération internationale. Une responsable tunisienne vient s'enquérir de la gestion du dossier des martyrs, la grande réussite nationale. Pendant ce temps, Alger et Le Caire veulent coopérer pour lutter contre la corruption. Une nouvelle réussite en perspective Mercredi L'ONU et l'Algérie roucoulent. La coordinatrice onusienne affirme ainsi qu'Alger «a fait beaucoup d'efforts pour la jeunesse». Les mêmes efforts qui poussent cette dernière à risquer sa vie dans des embarcations de fortune ! Par contre, la question de l'OMC reste toujours aussi compliquée et Belaïb, de retour à son poste après 16 ans, invite à «consolider les acquis des négociations». Avec un peu de temps, le dossier traînera encore, ce qui n'est pas plus mal. On en reparlera quand notre économie sera réellement compétitive. Jeudi Ignorant le refus de la wilaya de Mostaganem de lui accorder l'autorisation de se réunir, l'ex-terroriste Madani Mezrag organise quand même une «réunion régionale» de ses troupes. Le régime si prompt à casser du syndicaliste ou du manifestant pacifiste a fait comme s'il n'a rien vu. Pendant ce temps, les ressources de la planète, renouvelées en un an, ont été consommées hier. L'humanité vit à crédit. Qu'en disent nos rentiers ?