Les changements au niveau de la présidence de la République ne se limitent pas aux services de sécurité. D'autres services, en apparence moins importants, viennent de changer de tutelle. Dans le Journal officiel daté du 5 août, un décret présidentiel, signé par le chef de l'Etat le 26 juillet, rapporte en effet que, désormais, la direction générale du Protocole, la direction de la presse et de la communication sont rattachées au directeur de cabinet de la présidence de la République. Il en est de même pour deux autres directions, très peu médiatisées. Il s'agit de la direction des requêtes et des relations avec les citoyens et de l'interprétariat et de la calligraphie. Si les deux dernières directions ont un rôle plutôt technique, les deux premières ont une importance stratégique. Il est vrai que la direction de la communication, que gère depuis des années Farida Bessaâ, a un rôle beaucoup plus administratif du fait que la communication présidentielle relève d'autres sphères, mais ses liens avec les médias et l'organisation technique des sorties présidentielles lui confèrent une place importante sur l'échiquier présidentiel. A titre illustratif, ce n'est pas la direction de la communication qui communique au nom du Président. Ce dernier n'a pas de porte-parole. Il communique par la voie de communiqués du Conseil des ministres, des messages ou par des voix «autorisées» qui ne sont jamais identifiées. Le rattachement de ce service à la direction de cabinet peut renforcer la position d'un Ahmed Ouyahia qui a des relations très spéciales avec les médias avec qui il sait jouer. Avant même la publication de ce décret, c'est au directeur de cabinet que sont soumises, chaque matin, les revues de presse, les fiches de lecture résumant les écrits de la presse concernant l'activité présidentielle. Autre direction rattachée au cabinet : le Protocole. Le service, auparavant constitué d'une direction à part, est très important sur l'échiquier présidentiel. Son directeur, Mokhtar Reguiegue, a rang de ministre. C'est lui qui organise les rencontres présidentielles et suit le Président dans ses sorties (très limitées depuis sa maladie) à l'intérieur et à l'extérieur du pays. C'est une sorte de boussole pour le chef de l'Etat. Ces nouveaux ajustements dans l'administration présidentielle renforcent ainsi l'influence d'Ahmed Ouyahia, dont le rôle était jusque-là limité à la gestion du cabinet de la présidence de la République. Cela lui donne un large éventail qui va de l'administration présidentielle jusqu'au protocole. Un vrai chef d'orchestre en l'absence du chef de l'Etat.