Hier à 2h54, un séisme de magnitude de 4.0 sur l'échelle de Richter frappe la région de Aïn Defla. Moins de vingt-quatre heures auparavant, un tremblement de terre de 3.6 ébranlait Bologhine (Alger). Il y a cinq jours, le large de Cap Carbon (Béjaïa) était touché par le même phénomène. Un autre séisme s'est produit il y a une dizaine de jours à Sétif, et ce, quelques jours seulement après celui de Reghaïa. Au mois de juillet dernier, El Khroub (Constantine), M'sila, Ouzera et Benchicao (Médéa), Boumerdès ont été secouées par des séismes dont la magnitude variait entre 3 et 4 sur l'échelle de Richter. Depuis quelques années, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) recense ainsi, régulièrement, des séismes en Algérie. Notre pays est donc souvent secoué. Même si la plupart ne génèrent pas de dégâts, ils commencent toutefois à en inquiéter plus d'un. Le docteur Boudiaf Azzedine, membre du conseil scientifique du Craag, expert et consultant international en risque sismique et géologique, rassure. Pour cet enseignant à l'université de Montpellier (France), les nombreux tremblements de terre modérés, qui ne cessent de secouer le nord du pays depuis plus d'une année, sont un bon signe puisque ces séismes à répétition nous éloignent d'une secousse majeure, donc dévastatrice. «Pour nous scientifiques, ces crises sont annonciatrices d'une respiration de la Terre qui, au contraire, ne fait qu'éloigner, dans le temps, un séisme violent de forte magnitude. Dans une même région, plus il y a de petites secousses modérées, plus la probabilité d'occurrence d'un séisme majeur catastrophique est faible», nous a-t-il déclaré. Il reconnaît, toutefois, que des séismes modérés ont toujours frappé, de manière régulière, le nord de l'Algérie, sauf que leur enregistrement n'était pas toujours assuré. «Actuellement, la technologie touche tous les secteurs d'activité et nous assistons à l'émergence d'une sismicité en temps réel, qui fait croire que le pays connaît de nombreuses crises sismiques. Il faut donc plus parler de surinformation sur la sismicité que d'augmentation du nombre de crises sismiques.» Surinformation ou pas, une chose est sûre : tout le Nord algérien est une zone sismique et il faut se préparer à tout risque émanant de ce phénomène naturel. «Nous pouvons officiellement affirmer que tout le nord de l'Algérie est sismique en intégrant un domaine marin assez important», avertit le Dr Boudiaf. Et afin de vivre avec les séismes et éviter, ou du moins minimiser au maximum, leurs dégâts, le chercheur insiste sur la nécessité d'imposer la réglementation parasismique à l'ensemble des constructions privées ou publiques, individuelles ou collectives, industrielles ou autres.