Les marchands informels au quartier des frères Achouri, relevant de la commune de Dar El Beïda ont réinvesti l'espace public, en dépit de la nouvelle structure commerciale réalisée récemment. «Cette situation a créé des désagrément pour les citoyens qui habitent aux alentours de ce marché anarchique. Les déchets laissés sur place et l'insalubrité qui caractérise le lieu, attirent les rats, les chiens errants, les insectes, et génèrent de mauvaises odeurs qui polluent l'atmosphère», dénonce un habitant. Par ailleurs, cette anarchie est accentuée par l'incivisme de certains automobilistes. Ces derniers stationnent sur le bas-côté de la route, provocant des embouteillages. Les automobilistes sont exaspérés par ces comportements. Outre les habitants du quartier qui sont pénalisés par cette situation, les vendeurs qui exercent dans la légalité subissent également les affres de cette situation. «Nous nous acquittons périodiquement des charges que les pouvoirs publics nous imposent. Cependant, par absence de clientèle, nous n'arrivons pas à écouler notre marchandise. Les marchands informels qui ceinturent le marché couvert travaillent plus que nous. Ils ne s'acquittent paradoxalement d'aucune charge. Il nous arrive souvent de jeter, en fin de journée, la marchandise», déplorent-ils. «Ces marchands informels nous ont remplacés dans les endroits que nous occupions. Nous avons été intégrés dans le circuit commercial légal. Mais d'autres marchands nous ont remplacés. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces marchands travaillent mieux que nous», poursuivent-ils. «Les services de sécurité ne font pas leur travail. Au début, ils étaient présents dans le cadre de l'opération de l'éradication. Mais il y a plus d'un mois qu'ils n'interviennent plus», expliquent-ils. Eu égard à cette situation, les commerçants qui exercent dans la légalité menacent de baisser rideau et de réoccuper leurs anciennes places. De son côté, M. Gamgami, le P/APC de Dar El Beida, affirme que les élus de l'APC feront tout ce qu'il faut pour éradiquer le marché informel. «Nous avons signé un accord avec la sûreté urbaine pour éradiquer le marché anarchique de façon permanente. L'opération a commencé mardi dernier à partir de 7h. Les éléments de la Sûreté nationale sont intervenus pour délocaliser le peu de marchands qui étaient installés sur les trottoirs de la cité Des Frères Achouri. Cette opération continuera jusqu'à l'obtention d'un résultat final»,déclare-t-il. «Si nous n'arrivons pas à éradiquer le marché informel d'une façon définitive, le marché couvert ne pourra jamais jouer son rôle. L'habitant, lui aussi doit coopérer avec nous», ajoute-t-il, tout en rassurant que les responsables feront tout ce qu'il faut pour réussir l'opération d'éradication, qui se déroulera, d'après lui, en deux étapes. La première est de saisir la marchandise exposée sur les étals. La seconde est, avec la présence d'un huissier de justice, qui résiliera les contrats des commerçants bénéficiaires de locaux, qui sont toujours fermés et les attribuer à d'autres vendeurs qui veulent travailler.