Nous avons jeûné des années pour avoir droit à un oignon » Cette expression bien de chez nous résume la déception des habitants de la cité du 20 août 1955 à Constantine, qui ont attendu longtemps une sérieuse prise en charge de leurs problèmes à travers une réhabilitation réelle de leur environnement, tant exigée à travers les incessants appels lancés en direction des autorités. Programmé et reporté à plusieurs reprises, le projet, qui a fait l'objet d'un appel d'offres, s'avère être un leurre, selon les riverains qui n'ont ménagé ni l'APC de Constantine ni l'entrepreneur chargé des travaux. Ces derniers sont qualifiés par les habitants d'une vaste opération de retapage qui n'a fait que défigurer encore la cité. Se trouvant en contrebas de l'avenue Ernesto Che Guevara, coincé entre les cités Ben Boulaïd, Les mimosas et la RN5, en un mot loin des regards, le site était oublié durant des années. De sérieuses dégradations ont touché les routes où des failles sont trop apparentes pour ne pas passer inaperçues. Le phénomène serait dû, selon certains, aux infiltrations des eaux pluviales descendant de la colline de Touifza jusqu'en bas de la cité, où les dégâts semblent toucher même les parties basses des immeubles. La réfection et le bitumage des trottoirs réalisés par de pauvres ouvriers, non protégés et sans trop de moyens, ont été trahis, selon les résidents, par les importantes chutes de pluie que la ville a connues depuis deux jours. Les habitants, qui citent aussi les égouts qui éclatent et les avaloirs bouchés, parlent de véritables marées de boue ayant envahi les routes et les parkings depuis quelques jours. En somme, c'est une image désolante que le quartier offre aux yeux. Les habitants disent ne pas comprendre surtout le sort réservé à leurs immeubles et à leur environnement, objet de simples bricolages, alors que d'autres cités situées à quelques encablures seulement ont bénéficié de plus d'égard.