Nous ne formons pas des chômeurs. » Le ton est donné d'emblée, et il ne variera pas tout au long de la conférence de presse tenue, hier, par le responsable de la DFP à son bureau. En effet, c'est toute la nouvelle politique en matière de formation professionnelle développée par le ministère de tutelle qui se trouve en quelques mots résumés ainsi : il ne s'agit plus de répondre à l'offre des secteurs, selon les besoins en main-d'œuvre exprimés, mais de se conformer aux exigences du contexte économique local, régional ou national actuel. C'est dans cette optique que vient s'insérer la nouvelle nomenclature des métiers élaborée par le ministère de la Formation professionnelle, et c'est conformément à cette dernière que la carte pédagogique a été tracée cette année, selon le même responsable. « Dès mon arrivée ici, il y a un an, j'ai gelé toutes les spécialités de techniques administratives et de gestion (TAG) ainsi que l'informatique. On a assez formé dans ces créneaux en déphasage avec le marché. » A propos de la nouvelle carte pédagogique en vigueur depuis la rentrée de 2006, la configuration de cette dernière a changé du tout au tout en ce sens que le taux de formation au BTPH qui était de 0,71 % est passé à 19 %, de 1,3 dans l'agriculture, il est passé à 14,3 %, et dans l'artisanat, il est de 5,5 après avoir été de 0,67 %. Le taux concernant les apprentissages des métiers manuels avoisine les 22 % après avoir stagné à hauteur de 6,14 %. A travers cette progression chiffrée dans ces spécialités, c'était toute leur importance qui se trouvait soulignée an raison de leur lien direct avec le marché local. Avant, selon le même responsable, la carte faisait la part belle aux techniques administratives et de gestion. Le taux des effectifs formés dans cette branche atteignait les 79 % ! Priorité donc à l'agriculture qui est la vocation de la wilaya, au bâtiment en raison du programme des 15 000 logements prévus d'ici à 2009. Concernant la rentrée 2006, qui a eu lieu avant-hier, le responsable a fait savoir que pour les 24 établissements de formation, 14 centres et les 9 annexes ainsi que l'Institut régional de formation professionnelle, ce sont 12 780 stagiaires qui ont répondu présent à l'appel : 6612 en mode de formation professionnelle (dont 1925 nouveaux) et 5766 en mode de formation par apprentissage (dont 1846 nouveaux). Des cours du soir sont dispensés en direction de 600 apprentis. Des stages de perfectionnement, dans le cadre de la formation continue, concerneront les travailleurs, comme ceux de l'agriculture par exemple, afin de leur faire acquérir le savoir-faire dont ils ont besoin pour exercer leur métier avec compétence. La femme au foyer peut également accéder à une formation dans les spécialités suivantes : couture, coiffure, peinture sur soie, pâtisserie, cuisine traditionnelle, etc. Ce sont 1600 femmes au foyer qui bénéficient cette année de formation dans ces spécialités, en liaison avec l'Angem, l'Ansej et autres dispositifs de soutien aux jeunes. Afin de se conformer aux orientations de la nouvelle politique, la DFP a, selon son responsable, signé des conventions avec un grand nombre de partenaires sociaux et économiques (DSA, chambres d'agriculture, de commerce, DUC, DLEP, etc.).