La stratégie, en formation professionnelle, se définit comme une rupture avec les pratiques passées. Si, traditionnellement, elle demeure attachée à un enseignement de qualité qui débouche concrètement sur l'acquisition d'un savoir-faire attesté en fin de formation par un diplôme, l'objectif assigné reste, lui, lié au développement durable. La formation, dès lors, prend un sens nouveau : il ne s'agit plus pour le jeune stagiaire de quitter l'établissement qu'il fréquente après un certain temps avec un diplôme, mais de voir les perspectives que ce même diplôme peut ouvrir devant lui. En effet, en plus des débouchés qui existent sur le marché devant un stagiaire diplômé et en fonction desquels il a été formé, il peut, grâce à cette formation qualifiante opter pour tel ou tel dispositif en vigueur. A la croisée des chemins, le stagiaire se voit offrir providentiellement les services d'une cellule d'accompagnement qui l'informe, l'oriente, le conseille pour l'aider à aller vers le dispositif qui convient le mieux à sa formation et au projet qu'il développe en fonction du savoir-faire acquis. Grâce à la mise en œuvre de cette politique nouvelle en matière de formation professionnelle, telle qu'elle a été développée lors de la première conférence nationale, les 14 CFPA et les 11 annexes, sans parler de l'Institut régional de formation professionnelle, près de 19 000 stagiaires subissent une formation professionnelle articulée sur les 66 spécialités enseignées. Les résultats d'une telle politique ne se sont pas fait attendre puisque, selon le directeur de la formation professionnelle qui nous recevait à son bureau pour un entretien à ce sujet, du 31 décembre 2007 à ce jour, ce sont plus de 1250 dossiers qui ont été validés par l'Ansej au profit de jeunes diplômés. Côté Angem, les dossiers validés ont atteint le chiffre de 295 pour la même période. C'est d'ailleurs dans le cadre de ce dispositif que vient s'articuler la formation artisanale en direction de la femme au foyer, désignée sous la formule « famille productive » et qui s'adresse, sans distinction d'âge, à toutes les femmes au foyer désireuses d'acquérir un savoir-faire quelconque. Cette politique qui a fait, à cet égard, de Bouira une wilaya pilote, intègre dans sa stratégie la lutte contre l'analphabétisme. C'est ainsi que, selon le responsable de la DFP, 4000 personnes analphabètes prennent des cours sous le couvert de la formation professionnelle. Une idée qui vise à « décomplexer » ces personnes qui ne savent ni lire ni écrire et qui leur permet de rattraper ce retard, selon le même responsable qui en revendique la paternité.