Des familles ont du passer la nuit dans la mosquée du quartier. La partie de la chaussée de la rue Boutelja, qui était restée suspendue à l'aire-libre, depuis plus d'une semaine, s'est finalement affaissée engendrant une grande panique parmi les habitants de cette rue. L'affaissement s'est produit hier (samedi) vers 5h. «On dormait lorsqu'on a été surpris par le bruit que faisait cette partie de la route. Tous les riverains sont sortis apeurés et certains ont dû aller passer la nuit chez des proches», témoigne un riverain. Hier, les traces du sinistre restaient visibles et l'effritement du sol a tout emporté ne laissant que le trottoir. Sur place, le chantier engagé il y a quelques jours semblait être renforcé en moyens humains et matériels. Cette situation était prévisible, selon plusieurs habitants qui ne cachent pas leur désappointement et leur rancœur. «Cela fait huit mois que la situation ne faisait qu'empirer. Il a fallu que le glissement parvienne à moins d'un mètre de nos demeures pour que les travaux de confortement soient enfin lancés», s'indignent certains que nous avons rencontrés. Au sujet des lenteurs relevées dans la mise en place du chantier, le maire, rencontré sur les lieux, dira : «Dès le premier glissement survenu au mois de février, une entreprise publique a été saisie par les autorités et sommée d'entamer, en urgence, les travaux de confortement. Maintenant nous en sommes là et on va maintenir la cadence de travail, jour et nuit, pour consolider la partie la plus touchée et nous éviter toute mauvaise surprise.» Pour ce qui est des risques que le site encoure, une cadre du CTC, qui se trouvait sur les lieux a estimé que si le premier mur de soutènement, qui était hier en construction, venait à être finalisé dans les temps, le risque ne se posera pas. «Il y a une partie du sol qui doit être confortée en toute urgence, l'autre partie, plus en amont, est restée stable et ne pose aucun problème», a-t-elle rassuré. Par ailleurs, il reste à signaler que 32 personnes habitant une bâtisse vétuste donnant sur cette chaussée ont fui leurs appartements pour aller se réfugier à la mosquée Sidi Ali Dib. «On n'avait pas où aller. L'Imam de la mosquée nous a accueillis avec femmes et enfants. Il nous a même apporté à manger. Personne ne s'est intéressé à notre sort comme si nous étions une quantité négligeable. Cela fait huit mois que nous vivons cette situation et on n'a fait que nous promettre de nous reloger. Aujourd'hui encore, on s'est totalement désintéressé de notre sort. C'est honteux», témoignent ces citoyens.