Tous les immeubles sont concernés par la «ghettoïsation» de la cité avec les défaillances enregistrées dans la gestion des parties communes et les travaux à l'abandon. L'insécurité menace les habitants des bâtiments de la cité AADL de la cité Zerhouni Mokhtar (Les Bananiers). Trois vols par effraction et autant de vols de véhicules ainsi que plusieurs agressions ont été signalés depuis le début de l'année. Une fille de 14 ans a été récemment agressée par une femme à l'arme blanche dans un ascenseur de la tour n°23. L'année dernière, des vols de véhicules ont été signalés un peu partout dans ce site. «La situation sécuritaire est très alarmante», désespèrent les habitants qui rappellent que «2000 DA sont versés mensuellement par chaque locataire pour les charges d'entretien. et rien qu'en 5 ans, 7,2 millions de dinars ont été versés par les locataires de la tour 23. Où va cet argent, si ce n'est pas pour sécuriser les lieux», s'indigne un collectif d'habitants de ladite tour. Tous les immeubles sont concernés par une forme de «ghettoïsation» de la cité avec les défaillances enregistrées dans la gestion des parties communes et les travaux à l'abandon. Une tour abandonnée en chantier est devenue le repaire des délinquants qui sèment la terreur dans le quartier. Les locaux constituant le rez-de-chaussée et les sous-sols de l'immeuble sont des lieux fréquentés la nuit par des individus qui s'adonnent à la drogue. Des bouteilles et des canettes de boissons alcoolisées, des restes du pain rassis entassés dans de gros sachets emplissent les différentes chambres. Selon les riverains, ce pain collecté auprès des voisins et des habitants des autres cités est revendu par les jeunes délinquants aux éleveurs de volailles pour ramasser un peu d'argent. Les maintes plaintes déposées auprès du commissariat de la cité et les quelques opérations coup-de-poing effectuées par la police n'ont pas dissuadé ces malfaiteurs. Les requêtes remises à la direction de l'AADL pour trouver une solution à ce chantier abandonné n'ont eu aucun effet. «Sauf que ce chantier a été barricadé par une clôture de tôle qui n'a fait que renforcer ces groupes de malfaiteurs qui agissent ainsi loin des yeux des voisins», indique un habitant de cette cité. La souffrance des locataires s'est également accentuée avec les travaux de terrassement de fouilles pour la réalisation d'une crèche. C'est la tour 23 qui risque l'affaissement, puisque des glissements de terrain ont été constatés et «personne n'est intervenu pour éviter le danger qui guette ce bâtiment». «Le terrassement a été laissé, et la direction régionale de l'AADL nous a expliqué que l'assiette ne nous appartient pas». A L'APC de Mohammadia, non plus, aucune suite n'a été donnée aux sollicitations des habitants pour connaître le devenir de cette assiette qui menace d'affaissement toute la tour composée de 17 étages. Aussi, les normes de sécurisation et d'intervention en cas d'incendie sont négligées, selon les représentants des habitants de tous les bâtiments qui se réfèrent aux normes de gestion des grands immeubles. A ces préoccupations, et notamment à celle liée à l'insécurité et l'occupation des rues par les marchands informels, une pétition a été signée par les habitants qui réclament le retour des agents de sécurité en tenue, placés durant la première année après l'occupation des logements, mais qui «ont disparu par la suite».