Comme il fallait s'y attendre, au moins trois lycées ont été paralysés par des mouvements de grève, hier, à travers la wilaya de Boumerdès. Ces actions, qui renseignent sur la tension qui couve dans le cycle secondaire, ont été menées au niveau des lycées de Dellys et Chabet El Ameur par des élèves de terminale qui n'ont pas été autorisés à s'inscrire pour repasser le bac. Après une semaine de tractations avec l'administration et leurs enseignants, ces recalés n'ont pas trouvé mieux que de fermer les portails de leurs établissements pour réclamer leur réintégration. Au lycée 19 Mai de Dellys, des centaines de lycéens ont boycotté les cours en signe de solidarité avec leurs camarades grévistes. Idem au lycée Larbi M'hidi, où on fait état de dizaines de redoublants qui n'ont pas la chance de refaire l'année. Ce problème risque de faire tache d'huile à travers de nombreux autres établissements, notamment ceux qui connaissent des surcharges de classes et un grand nombre d'exclus. Il faut dire que les chiffres relatifs à l'échec scolaire figurent parmi les secrets les mieux gardés des responsables du secteur au niveau local. «La ministre de l'Education nationale a déclaré avoir instruit les directeurs d'établissement à récupérer le maximum de recalés, mais ces derniers disent n'avoir rien reçu officiellement et que la réintégration se fait par le conseil de classe en fonction du nombre de places disponibles», expliquent certains grévistes. La tension que connaît le cycle secondaire aurait pu être évitée si l'on avait concrétisé les projets de lycées affectés au profit de la wilaya. Aujourd'hui, pas moins de 10 communes de la région sont dépourvues de lycées.