Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation à Boumerdès. Lycées paralysés, cantines fermées, manque de transport scolaire, déficit de places pédagogiques : les trois premières semaines de l'année scolaire en cours n'ont pas été de tout repos pour les enseignants et les élèves. Les lycéens de Baghlia n'ont pas pu rejoindre les classes depuis dimanche dernier. Leur établissement a été paralysé par une quarantaine «d'exclus» réclamant leur réintégration. Hier, certains grévistes, soutenus par leurs camarades, ont été malmenés par des policiers qui ont exigé d'eux de renoncer à leur action. «Notre classe compte une vingtaine d'élèves. Malgré cela l'administration ne m'a pas autorisé à m'inscrire à nouveau», dénonce un élève en 3e AS série maths. A Dellys, les élèves du lycée du 19 Mai 1956 ont observé un arrêt de cours dans l'après-midi d'hier pour exiger l'ouverture de la cantine. L'administration leur sert des repas froids depuis deux semaines. A Chabet El Ameur, un enseignant de lettres arabes a entamé une grève de la faim, hier, pour dénoncer les mauvaises conditions de scolarité dans le cycle secondaire. L'ancien lycée menace de s'effondrer depuis des années, mais les autorités n'ont rien entrepris pour sa réhabilitation et les enseignants ont refusé carrément d'y dispenser les cours, préférant assurer leur mission dans une annexe du CEM Si Rachid, qui manque de laboratoires et de terrain de sport. Le nouveau lycée a été ouvert avant même l'achèvement des travaux de la cantine. Avant-hier, de nombreux élèves d'Aït Saïd ont observé un sit-in devant le siège de l'APC à cause du manque de transport scolaire. «Il n'y a qu'un seul bus de 30 places qui dessert notre localité, ce qui est insuffisant en raison du nombre grandissant d'élèves scolarisés au lycée. En plus de cela, on nous oblige à payer», s'indignent-ils.