L'Unesco, en collaboration avec l'Association internationale soufie alawiya (AISA), une ONG internationale, organisera, lundi et mardi prochains à Paris, un colloque sur «L'islam spirituel et les défis contemporains». De nombreuses personnalités politiques et religieuses ainsi que des adeptes du soufisme prendront part à cette conférence qui coïncide avec le centième anniversaire de l'ordre soufi Al Alawi, une école pour la tolérance et la convivialité religieuse reconnue d'utilité publique par l'Unesco. Le but de cette rencontre est de dégager de nouveaux moyens et voies pouvant aider à réformer l'islam en vue de l'adapter aux temps modernes. Déjà en 1933, le cheikh Al Alawi, lui-même, dénonçait la vision salafiste et les dangers fondamentalistes qui imposaient au monde musulman une seule grille de lecture religieuse possible, peut-on lire sur le communiqué de presse dont El Watan a reçu une copie. Ce penseur avait déjà, à l'époque, appelé au retour d'un islam originel, vivant et tolérant, où la spiritualité aurait une place prépondérante, loin des interprétations fallacieuses qui conduisent souvent à la violence et à la négation de l'autre. Cheikh Al Alawi, une école de convivialité Cependant, force est de constater que c'est la vision funéraire et violente de l'islam qui l'a emporté à cause notamment de la politisation de cette religion et son utilisation pour des besoins de pouvoir et de domination. Le colloque espère ainsi rétablir l'équilibre des choses et apporter quelques solutions à la violence et à l'insécurité qui règnent dans le monde, notamment arabe, avec la multiplication des conflits armés et la prolifération des groupes terroristes islamistes qui utilisent la religion musulmane pour tuer et détruire une partie de la civilisation humaine. Trois expositions vont rythmer les travaux du colloque. La première, intitulée «Cheikh Al Alawi : une école de convivialité et de tolérance», met en lumière les différentes facettes de ce penseur humaniste et musulman. La seconde, «Voilement, dévoilement», invite à découvrir l'origine du voile et les sens dont il est réellement porteur. Enfin, la troisième exposition mettra en lumière le destin de l'Emir Abdelkader (1808-1883) et son itinéraire. L'Algérie devrait être représentée par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, qui ouvrira les travaux du colloque. AISA ONG internationale émane de la voie soufie. El Tariqa alawiya a été fondée à Mostaganem en 1909 par Ahmad Al Alawi et ses successeurs sont Adda Bentounès et Mohamed Al Mahdi Bentounès.