Un plateau technique performant est nécessaire pour traiter ce type de malades. La Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine appelle à la multiplication des lits d'hospitalisation pour la prise en charge des patients atteints de leucémie lymphoblastique aiguë dans les différents CHU au niveau national. A défaut de places dans les services d'hématologie, de nombreux patients en attente d'hospitalisation décèdent, regrettent les spécialistes réunis depuis le 1er octobre pour trois jours au 12e Congrès national d'hématologie et de transfusion sanguine à Alger. La prise en charge de cette maladie, qui constitue le thème principal des travaux de ce congrès, ainsi que les syndromes lymphoprolifératifs chroniques, nécessitent un plateau technique performant, ont-ils également signalé. «La leucémie aiguë est un cancer du sang, il s'agit donc d'une urgence médicale par excellence et on ne peut traiter cette maladie que dans une structure spécialisée avec un plateau technique important», soutient le Pr Nekkal Mohamed-Salim, chef de service d'hématologie et du centre de transfusion sanguine à l'hôpital de Beni Messous. Mais malheureusement, regrette-t-il, les lits d'hospitalisation font défaut au niveau national. Il relève que 2 à 3 cas de leucémie aiguë se présentent à l'hôpital, mais il est dans l'impossibilité de les prendre en charge au même temps. Certains sont admis dans le service des urgences en attendant qu'une place se libère. C'est dramatique mais c'est ça, regrette-t-il. Le Pr Nekkal a tenu à préciser que le traitement de la leucémie comporte un volet très important, à savoir le traitement symptomatique, qui consiste à avoir du sang, des antibiotiques et des plaquettes sur place, d'autant que les effets secondaires de la chimiothérapie nécessitent impérativement une prise en charge. Il arrive que par manque de plaquettes, sachant que leur durée de vie n'est que de 5 jours, des patients décèdent. La prise en charge de la leucémie nécessite ainsi un traitement d'attaque pour une durée d'un mois d'hospitalisation, d'où la problématique de manque de places dans les services, notamment à Alger, où seulement le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) et l'hôpital de Beni Messous accueillent ces patients. Le problème se pose également avec acuité pour les enfants, regrette le spécialiste, qui appelle à la multiplication des lits d'hospitalisation, car les traitements existent et les moyens de prise en charge ont aujourd'hui évolué. La prise en charge des leucémies est aujourd'hui possible chez nous et les services ont les compétences pour sauver des malades, a-t-il souligné, tout en regrettant les retards enregistrés dans les projets de réalisation des centres de greffe de moelle osseuse dans les 13 CHU, hormis l'EHU d'Oran et le Centre Pierre et Marie Curie qui travaillent déjà. Pour le Pr Nekkal, il est urgent d'aider à développer ces centres qui nécessitent un matériel spécialisé et adéquat, dont l'acquisition est souvent très complexe vu les constituants de ces machines qui nécessitent des autorisations au plus haut niveau. L'absence de ce type de structure au niveau national fait que les patients n'ont pas toujours la chance d'être greffés et espèrent que le centre de greffe de Beni Messous, qui est en cours d'équipement, sera bientôt fonctionnel.