Des spécialistes ont préconisé samedi à Oran la création de centres de greffe de moelle osseuse pour une «meilleure» prise en charge des patients atteints de leucémies aiguës en Algérie. Les hématologues participants à la deuxième journée du 8ème congrès national d'hématologie initié par la Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine (SAHTS), ont insisté sur la nécessité de renforcer «la seule structure de greffe de moelle» existant au CPMC d'Alger, par des centres régionaux de greffe de moelle afin de mener à bien la lutte contre les leucémies aiguës. Ils ont qualifié cela de «grand espoir pour tous les malades qui souffrent de l'hémopathie maligne». Il est prévu la création d'une unité de greffe de moelle osseuse à l'EHU «1er novembre» d'Oran et un autre à Constantine, a indiqué le Pr Mohamed Amine Bekadja, président de la SATH qui a toutefois souligné «le manque de moyens de diagnostics dans les établissements hospitaliers». Les facteurs de risque sont l'exposition permanente aux rayons, notamment les rayons X et les produits chimiques qui contiennent du benzène, a-t-on signalé lors de cette rencontre. La leucémie est un cancer du sang qui survient au niveau de la moelle osseuse, là où se fabriquent les cellules sanguines (globules blancs, rouges, plaquettes). Exposant les résultats d'une enquête épidémiologique nationale sur des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) chez l'adulte en Algérie sur une période de 5 ans (2006-2010), ce spécialiste, coordinateur du groupe de recherche, a précisé que «les LAM de l'adulte sont représenté par des patients jeunes et sont en augmentation permanente». Cette enquête a ciblé les services d'hématologie de 15 établissements hospitaliers du pays (le CPMC d'Alger, les CHU de Béni Messous, Oran, Tizi Ouzou, Sidi Bel-Abbes, Constantine, Batna, Sétif, Annaba, Tlemcen, hôpital militaire de Ain Naadja, l'EHU d'Oran, hôpital militaire régional universitaire d'Oran et l'EPH de Mascara). Elle a touché au total 1.426 patients dont 657 femmes et 769 hommes de 15 à 60 ans qui ont été colligés (une incidence de 0.41/100.000 habitants entre 15 et 20 ans et une augmentation progressive au-delà de 60 ans à 2.65/100.000 habitants). L'incidence annuelle des LAM est passée de 0.70/100.000 habitants en 2006 à 0.91/100.000 habitants, d'où la nécessité de fournir plus de moyens de diagnostics qui reste jusqu'à présent insuffisants, a-t-on souligné. Plusieurs interventions ont été présentées lors de la deuxième journée de cette rencontre. Elles ont abordé, entre autres, le «Profil par cytogénétique moléculaire des leucémies aigues», «Les aspects épidémiologiques des leucémies aiguës lymphoblastiques». La dernière journée connaîtra la présentation d'autres interventions traitant du «Profil des leucémies aiguës bi phénotypique», «L'évaluation thérapeutique des leucémies aiguës lymphoblastiques de l'adulte», etc.