«Ce campus offre toutes les commodités et les conditions pour assurer une meilleure prise en charge des étudiants et les moyens qui y existent sont de nature à garantir une qualité d'apprentissage nettement supérieure», assure-t-on. Au nouveau campus universitaire d'Amizour, à une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, tout porte à croire que la rentrée universitaire 2015/2016 se déroule normalement. Pendant ce temps, à Béjaïa, des centaines d'étudiants et d'enseignants, sur un effectif total de la faculté des sciences exactes de 4300, ont marché pour exprimer leur refus de la délocalisation de cette faculté vers Amizour. El Watan s'est déplacé au campus d'Amizour pour faire un état des lieux à l'occasion de la rentrée universitaire «officielle». Après moins de 15 minutes de route, en passant par la RN75, qui relie Béjaïa à Amizour, le campus s'offre aux yeux. Devant le portail, une file de bus universitaires est stationnée. A l'entrée du bloc administratif, des étudiants de différents niveaux sont agglutinés devant les tableaux d'affichage. Ils notent les programmes et les emplois du temps. D'autres se renseignent sur la date des examens de rattrapage, qui devraient se dérouler aujourd'hui, et la date du concours de doctorat. Une rentrée universitaire qui est, d'apparence, ordinaire. Croisé dans les couloirs de l'administration, un enseignant, interrogé sur les conditions de travail, dira : «Il y a toutes les commodités. Je dirais que c'est beaucoup mieux qu'à Targa Ouzemour en termes d'espace, où on était à l'étroit, et d'équipements, je dois le reconnaître. Je suis père de famille et j'habite à Béjaïa. Je ne vois pas où est le problème dans la délocalisation de la faculté des sciences exactes vers Amizour .» Et d'ajouter : «Toutefois, je comprends mes collègues qui préfèrent rester à Targa Ouzemour, parce qu'ils ont leurs habitudes là-bas, des enfants à déplacer chaque matin à la crèche en plus de l'éloignement. Personnellement, je ne me suis pas du tout posé de questions à ce sujet.» Rencontré dans son bureau, le nouveau doyen de la faculté, Tira Abdelmadjid, dit d'emblée que «les cours se sont déroulés normalement ce matin pour la première année dont l'effectif a atteint 970 étudiants». Dans le hall de l'établissement, l'attention du visiteur est immédiatement attirée par une architecture moderne, des espaces bien gérés et qui permettent de s'orienter sans se perdre au cœur de cet établissement implanté à moins de deux kilomètres du chef-lieu de la daïra d'Amizour. Espace et équipements Dix amphithéâtres climatisés et équipés de vidéo-projection, d'internet et d'un matériel de sonorisation haut de gamme sont prêts à recevoir étudiants et enseignants. Même les enseignants ont droit à une petite salle équipée de sanitaires, faisant office d'arrière-salle à chacun de ces amphithéâtres d'une capacité de 400 places chacun, en plus de 120 bureaux mis à leur disposition, avons-nous constaté. Les étudiants disposent de 27 salles pédagogiques d'une capacité totale de 1000 places dotées de toutes les commodités, en plus d'un auditorium de 500 places. «Par contre, à Targa Ouzemour, on a aménagé des sanitaires pour les transformer en salle de TP. Vous pouvez même entendre les eaux usées lorsqu'elles s'écoulent des canalisations qui traversent lesdites salles. Pire, en recherche opérationnelle et en informatique, les étudiants ont des salles dotées de seulement trois micros qui fonctionnent. Voilà ce que j'appelle des salles et une faculté non adaptées», constate le doyen. Le campus d'Amizour dispose également d'une salle de soutenance d'une capacité de 180 places aménagée spécialement pour la présentation des projets de fin d'année. Pour le responsable, «ce campus offre toutes les commodités et les conditions pour assurer une meilleure prise en charge pour les étudiants et surtout les moyens qui existent sont de nature à garantir une qualité d'apprentissage nettement supérieure». Car, enchaîne-t-il, «à Targa Ouzemour, nous fonctionnions avec cinq amphithéâtres. Les trois facultés présentes dans l'ancien campus partageaient également le même auditorium, alors qu'aujourd'hui, nous avons un seul auditorium pour les sciences exactes. Alors qu'on partageait également le centre d'impression, à Targa Ouzemour, nous disposons d'une bibliothèque d'une capacité de 750 places». Plus bas, le centre de calcul intensif est opérationnel. Ce centre, d'après le doyen de la faculté, comprend 28 salles de travaux pratiques qui seront pris en charge par le Centre. Il précise en outre que «cette installation ne dépend pas du rectorat, mais de la direction générale de la recherche. Ce centre prendra en charge les TP de nos étudiants et assurera des prestations de service à toute institution ou entité économique qui le solliciterait. Quant aux enseignants, un laboratoire de recherches leur sera dédié exclusivement». D'ailleurs, informe-t-il, «nous venons d'avoir l'accord de principe pour construire un bloc de recherche dédié aux sciences exactes qui sera installé dans ce campus». Chantier Il est midi. Des agents servent des repas froids. «Nous servons depuis une semaine des repas froids, mais à partir de mardi, nous allons servir des repas chauds», promet le vice- doyen chargé de la post-graduation, Mahtout Sofiane. Ce dernier a ajouté : «Quant au restaurant de la résidence dont les équipements ont été installés, il sera ouvert dés le branchement du gaz qui doit intervenir incessamment.» Il précise au passage qu'«une grande salle de sport équipée est également fonctionnelle au niveau de la résidence 300 lits», qui se trouve à quelques encablures des blocs pédagogiques. Les accès et autres voies qui séparent les blocs sont faits de matériaux «nobles» : de la pierre taillée, de l'ardoise et des dalles en marbre tapissent les trottoirs. «Personne ne se servira de bottes pour marcher dans la boue, comme le craignaient certains grévistes», rassure le doyen avec une pointe d'ironie. Derrière les amphithéâtres, un chantier domine le campus. Cette bâtisse imposante est la future bibliothèque. Reconnaissant qu'il reste du travail à faire pour achever à 100 % les travaux, les responsables estiment que «rien n'empêchera ni perturbera le fonctionnement pédagogique et social du campus puisque le non achèvement de la bibliothèque est pallié par l'aménagement d'une grande salle au niveau de la direction où le fond documentaire et les ouvrages de la faculté sont rangés et accessibles aux étudiants. Cette partie qui reste en l'état de chantier sera clôturée et les engins passeront par l'entrée située à l'est de l'établissement». Et ce, en attendant la réception de la bibliothèque en mai 2016, indique-t-on.